Algérie - A la une


Les déclarations de Donald Trump, traitant les manifestants de "fascistes", tout en promettant de recourir à la force armée pour mater la contestation, ne font qu'attiser la colère des Américains.Des milliers de manifestants se sont de nouveau rassemblées dimanche soir dans plusieurs villes des Etats-Unis pour réclamer que justice soit rendue, six jours après la mort de George Floyd, Noir-Américain, décédé dans des circonstances qui ont ému le monde entier. La colère qui a explosé à Minneapolis, ville de George, surnommé le "doux géant", s'est rapidement propagée à tout le pays.
De Miami jusqu'aux abords de la Maison-Blanche à Washington, devant laquelle la police a tiré des gaz lacrymogènes contre les manifestants, le même sentiment d'injustice s'est emparé des Américains devant le nombre impressionnant de bavures policières commises contre les Noirs tandis que le président Donald Trump s'employait à fustiger les "anarchistes".
En dépit du couvre-feu, instauré dans plus de 40 villes, les manifestants sont sortis par milliers à Miami, New York, Los Angles, Philadelphie ou encore à Atlanta. "Black Lives Matter" ("La vie des Noirs compte"), "Je ne peux pas respirer" (les derniers mots prononcés par George Floyd), martelaient les foules en colère face aux soldats de la Garde nationale déployés dans
17 Etats.
A Saint Paul, la ville qui jouxte Minneapolis, épicentre du mouvement, des milliers de personnes ont manifesté dimanche après-midi contre le racisme et pour que les policiers impliqués dans la mort de George Floyd rendent des comptes. Pour l'instant, seul l'un d'eux, Derek Chauvin, a été arrêté et inculpé d'homicide involontaire.
C'est lui que l'on voit sur une vidéo maintenir son genou sur le cou de George Floyd pendant de longues minutes, alors que ce dernier se plaint de ne pas pouvoir respirer. Certaines manifestations ont été émaillées de violences et de pillages alors que de nouveaux affrontements ayant opposé policiers et manifestants ont été signalés à Philadelphie et New York, ainsi que dans un centre commercial huppé de Santa Monica, dans la banlieue de Los Angeles.
Des routes ont été coupées, des voitures et des commerces incendiés et les forces de l'ordre, déployées en grand nombre, ont répliqué par des gaz lacrymogènes et parfois des balles en caoutchouc. Tout en disant comprendre leur colère, nombre de responsables locaux ont exhorté les manifestants à la retenue avant cette sixième nuit de protestation mais l'émoi suscité par la mort de George Floyd semble alimenter davantage la colère des manifestants déterminés à en finir avec cette injustice qui frappe les minorités dans la première puissance mondiale.
Trump enflamme les manifestants
Même le déploiement en force des policiers, 13 000 soldats dans tout le pays, n'a pas empêché les violences qui ont gagné dès samedi soir de nombreuses villes, dont Dallas, Las Vegas, Seattle, Des Moines, Memphis, Portland et Chicago. Face à cette montée en puissance des manifestations les autorités, dépassées, tentent tant bien que mal d'imposer l'ordre public mais la lame de fond qui traverse désormais les Etats-Unis risque de durer encore longtemps.
Les déclarations du président Donald Trump n'ont fait d'ailleurs qu'enflammer davantage les protestataires perplexes devant "la légèreté" de ses propos condamnant des "fascistes". Le milliardaire républicain, qui est confronté aux contestations populaires les plus graves de son mandat, alors que le pays fait toujours face à la pandémie du Covid-19, a promis de "stopper la violence collective" et a dénoncé les agissements de "gauchistes radicaux" et notamment la mouvance radicale "antifa" (antifasciste), qu'il a annoncé vouloir désigner comme une organisation terroriste.
Dans la rue, en revanche, les protestataires ne comprennent pas cette attitude du président qui veut recourir à la force armée pour mater les manifestants au lieu de juger "les responsables des bavures policières". Dimanche, Donald Trump a notamment retweeté le message d'un animateur de radio conservateur affirmant : "Cela ne s'arrêtera que si les gens bien se montrent prêts à faire usage d'une force écrasante contre les méchants".
Ce qui a fait dire à Nancy Pelosi, présidente démocrate au Congress que "sa rhétorique ne fait qu'enflammer les choses et il devrait juste se taire". "Il devrait unifier notre pays (?) et pas attiser les flammes", a-t-elle ajouté dans une déclaration à la chaine ABC.

Karim BENAMAR
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