L'Allemagne annonce la couleur, des regrets pour l'Autriche

Eternelle Allemagne. On a souvent affirmé «qu'on pouvait dominer les Allemands, mais ce sont eux qui gagnent». Ce point de vue qui perdure depuis des décennies résonne comme une sentence pour tous les adversaires de la Nationnamannschaftt. Et ce ne sont pas les Polonais qui diront le contraire, eux qui ont livré un bon match, faisant abstraction de tout sentiment d'infériorité, dans la mesure où ils ont été constamment battus par les Allemands. Et pourtant, les observateurs avaient souligné le rôle positif joué par l'expérimenté entraîneur Leo Beenhakker au sein de la sélection, où il s'est évertué à décomplexer les joueurs, en leur faisant prendre conscience de leurs possibilités. En son for intérieur, le coach hollandais misait peut-être sur les incertitudes concernant le réseau défensif allemand, avec la titularisation dans les bois de Lehmann, réduit au rôle de remplaçant à Arsenal et où il a très peu joué cette saison. Sans oublier, bien sûr, que Metzelder, blessé, a rarement foulé le gazon dans le championnat d'Espagne. Enfin, facteur non négligeable, il y avait dans les tribunes du stade plus de supporters polonais que de fans allemands. Bien qu'ayant connu quelques alertes au début du match, les partenaires de Klose se mirent en évidence par leur réalisme, tout en exploitant les erreurs de placement de la défense polonaise qui, en la circonstance, a exagérément misé sur la «ligne» du hors-jeu. Le hic, c'est que cette ligne était plutôt «brisée», ce dont profitèrent les deux joueurs d'origine... polonaise Klose et Podolski. Et pourtant, apparemment, les Polonais n'étaient nullement maladroits dans leurs actions, ne tombant pas dans le piège de la précipitation. En fait, ce qui les a privés du bénéfice espéré, c'est ce terrible pressing exercé par les Allemands sur le porteur du ballon, y compris par les attaquants comme Gomez, Klose et Podolski. Il faut dire que le capitaine Ballack, plus «frais» que tous ses camarades en raison de sa convalescence à Chelsea, a rayonné, payant de sa personne et relançant inlassablement la balle dans le camp polonais. Les camarades de Boruc ont fait encore bonne figure en deuxième mi-temps avec l'incorporation de l'excellent Gerrero, auteur de plusieurs actions de classe. Mais il était dit qu'ils seraient encore victimes de la rigueur et du réalisme allemands en encaissant un second but à la suite d'une maladresse dans l'axe. C'était l'occasion pour Podalski de réaliser son premier doublé. Par rapport à ce débat captivant, le match Autriche-Croatie a paru bien fade. Les Croates ont fait valoir leur supériorité technique mais ils ont cependant souffert face à des Autrichiens en meilleure condition physique. Toutefois, les hommes de Hickersberger ont montré leurs limites, bien que leur bonne volonté était évidente. En seconde période, ils ne sont pas passés loin de l'exploit face à des Croates sur les genoux et qui n'ont fait que se défendre, leurs offensives se développant au compte-gouttes. Face à un adversaire plus consistant que l'Autriche, les Croates ne seraient pas nantis de trois points au terme de cette journée. On en saura beaucoup plus sur leurs réelles possibilités jeudi face aux Allemands, un test très attendu des deux côtés par tous les observateurs.