Algérie - A la une

L'Algérie, une mine d'or… dure




L'Algérie est sale. Et c'est un euphémisme. On a la vague impression générale que le pays vient d'être abandonné par ses éboueurs. Réformés, licenciés, en congé ou sur la route pour revendiquer une autre fiche de paie. Il n'y a qu'à voir l'état des villes pour s'en rendre compte. L'Algérien aime salir, répandre ses ordures sur la chaussée, vider sa poubelle du haut de son étage sur la tête de la République. Il ne peut pas faire autrement, c'est inscrit dans ses gènes, tout comme la violence.
C'est hautement culturel, un geste raffiné que de sortir de chez soi, et semer, à tout vent, le contenu de sa poubelle. Un moment de grande poésie à partager de préférence avec les voisins devant la porte de l'incivisme. Alors que des voix s'élèvent pour le changement, que des intello-démocrates prêchent pour une guerre civile alors qu'ils sont bien planqués, eux et les leurs, à l'étranger, alors que des officiels à la triple nationalité nous donnent des leçons de patriotisme entre deux avions, l'Algérien n'a pas encore dépassé le stade de l'homosalitus. Ne cherchez pas dans le dico, ce terme n'existe pas encore. Balayer devant sa porte sans pour autant déborder sur le reste de l'humanité, respecter les horaires de passage des camions-poubelles, s'ils circulent encore, inculquer des leçons de civisme et de la vie à ses enfants sont le minimum syndical qu'on puisse exiger d'un père de famille. Et de l'Etat. Si l'incivisme est individuel, l'impunité est générale. Car pour prôner le changement, exiger un autre mode de gouvernance et écouter les chants de sirène de BHL, il faut d'abord préparer la relève. Construire le citoyen de demain capable de proposer une alternative autre que des ministres « Duracell » ou une dictature de la rue. Ce citoyen de demain, l'élite, doit au moins savoir que la dernière des règles d'hygiène passe par ne pas jeter les ordures sur la voie publique. Ne pas transformer les rues de l'indépendance en décharge sauvage. Ne pas se complaire dans la saleté ambiante et appeler à un minimum de civisme. Avoir mal au c'ur de voir les rues de sa ville, de son pays, servir de poubelle géante et participer à des journées de volontariat. Et c'est déjà ça, comme dirait Souchon. Et lorsqu'on commence à prendre conscience de notre environnement, alors on peut demander, exiger de l'Etat de jouer son propre rôle. Appeler la commune à dépêcher ses camions pour collecter les ordures et vider les poubelles. Dénoncer ceux qui jettent leur saleté au nez du vent. Ceux qui pensent qu'ils ont le droit de rendre public le contenu de leur sachet bleu se trompent car le fait même de ne polluer que le pas de sa porte est déjà un refus du changement en soi.
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