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L'Algérie, un partenaire gazier sûr pour l'Europe


L'Algérie, un partenaire gazier sûr pour l'Europe
L'Algérie peut-elle rester un partenaire sûr en matière d'approvisionnement de l'Europe en gaz ' c'est à cette question qu'a tenté de répondre, au cours de sa conférence, Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques, en marge du 5e Salon international des fournisseurs des produits et services pétroliers qui se tient à Alger. Pour le directeur du magazine « Pétrole et gaz arabes », l'inquiétude dans les coulisses de Bruxelles, siège de la Commission européenne, vient surtout du niveau de consommation en Algérie de cette matière et son effet sur les perspectives d'exportation pour satisfaire l'Europe, d'autant que la crise ukrainienne milite pour un remplacement du gaz russe. Ce gaz couvre aujourd'hui la moitié des importations des pays d'Europe, ce qui fait de la Russie le premier fournisseur du continent suivie de la Norvège (33%) et de l'Afrique du Nord (22 %), Algérie et Libye comprise. L'Algérie ne couvre que 14%. Ce qui voudrait dire que l'Algérie devra ainsi augmenter sa production, une hypothèse que ne partagent pas bien des experts, dont Attar, ex-PDG de Sonatrach. Il est vrai que l'Algérie a des atouts, selon Perrin, avec « des relations de partenariat historiques avec l'Europe dans le domaine du gaz, trois gazoducs, une bonne connaissance du marché européen du Sud, de bonnes relations avec les compagnies gazières européennes », mais pour l'expert pétrolier, le marché européen est aujourd'hui « ouvert, libre et difficile aussi ». Avec l'option de diversification, il peut être fait appel à d'autres sources d'approvisionnement comme les pays du Golfe, l'Azebaïdjan, l'Amérique du Nord. Francis Perrin parle, cependant, d'une nouvelle stratégie de l'Union européenne déclinée le 25 février dernier, fondée sur le principe de la sécurité des approvisionnements. Pour lui, l'Algérie semble bien positionnée pour satisfaire cette exigence avec ses installations gazières, ses nouveaux trains de liquéfaction réceptionnés récemment. De plus, l'Algérie a donné à ce genre de questionnement, ajoute l'expert français, « plusieurs niveaux de réponse » pour lever ces appréhensions, citant l'intensification de l'exploration par Sonatrach, le programme des énergies renouvelables adopté par le gouvernement qui permettra de réduire la consommation et de dégager de nouveaux excédents pour l'exportation et l'hypothèse aussi du début d'exploitation du gaz de schiste vers le début des années 2030. Perrin cite, également, l'intensification de l'exploration ainsi que l'augmentation du taux de récupération des gisements enregistrés par Sonatrach. Il a rappelé, par la même occasion, les déclarations optimistes du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, sur une reprise de la production qui « va augmenter de 40% durant les cinq prochaines années ». Le Salon a vu également d'autres experts algériens parler du nouvel ordre énergétique mondial et de la place de l'Algérie, des facteurs géostratégiques et de leur influence sur le marché des hydrocarbures. Le premier a été présenté par le Pr Chemssedine Chitour, le second par l'ancien DG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar. Bekkouche, ex-cadre de Sontrach, lui, a parlé longuement de l'évaluation des ressources conventionnelles et non conventionnelles en Algérie.Le baril de pétrole « à 140 dollars, mais pas avant 2025 »Pour Attar, plusieurs facteurs géostratégiques et paramètres économiques et financiers influencent le marché pétrolier et déterminent les cours du baril, dont la « disponibilité des ressources, le développement de la spéculation et les échanges fictifs sans commune mesure avec la demande réelle », ce qui induit, dit-il, une grande volatilité des prix. Citant une étude de l'Agence internationale de l'énergie, il ajoute que le prix du baril « pourrait atteindre de nouveau les 140 dollars mais pas avant 2025 ». Pour lui, il n'y a pas, à proprement parler, de découverte de nouvelles réserves car « 50% proviennent de réévaluation de ces réserves par le fait de l'amélioration des techniques de récupération, du management des réservoirs ». A Hassi Messaoud, on est à « des taux de récupération à 27-28%. Si on l'augmente de 2% seulement, cela correspond à des découvertes géantes », poursuit-il. De son côté, le Pr Chitour a défendu le principe d'une transition énergétique pour un développement durable avec une place importante pour les énergies renouvelables, et ce, en raison d'une probable « panne sèche ». Les énergies fossiles ne tiendraient pas, explique-t-il, au-delà d'une quarantaine d'années encore. Pour le gaz de schiste, Chitour, qui est en principe contre, estime que l'on « ne devrait en parler qu'une fois les techniques d'exploitation devenues matures ». Sur la question du potentiel conventionnel et non-conventionnel de l'Algérie, Djamel Bekkouche considère que le domaine minier reste insuffisamment exploré, avec un tiers seulement. Huit titres miniers ont a été attribués en partenariat, l'effort est supporté aujourd'hui à 95% par Sonatrach, contre 50% auparavant. La compagnie nationale cumule 70 titres miniers.


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