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L'Algérie profitera-t-elle de la crise UE-Russie '



L'Algérie profitera-t-elle de la crise UE-Russie '
La visite du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo y Marfil, vient de relancer le débat sur la possibilité pour l'Algérie de renforcer sa présence sur le marché gazier européen en se substituant même au géant russe, suite à la crise ukrainienne.Cependant, malgré les appels explicites des Européens lesquels cherchent à diversifier leurs ressources gazières, notamment en augmentant leurs approvisionnements à partir de l'Algérie, certains experts affichent leur scepticisme en avançant des arguments liés, d'une part, aux capacités de Sonatrach et, d'autres parts, aux orientations stratégiques. La question des prix se pose de plus en plus et les Espagnoles comptent négocier le gaz algérien, offrant ainsi à l'Algérie l'occasion de consolider ses parts de marché dans le vieux continent.A son arrivée vendredi à Alger, le ministre espagnol des Affaires étrangères a déclaré que l'Espagne «désire renforcer sa coopération avec l'Algérie dans le domaine de l'énergie notamment en matière de gaz naturel». Il faut savoir que l'Espagne est le premier pays européen concerné par l'option du gaz algérien qui représente 45% de ses approvisionnements. Plus explicite, le ministre espagnole déclare : «Il y a un sujet que je voudrais approfondir à l'occasion de ma visite en Algérie. Il s'agit de la question de l'énergie. La crise entre la Russie et l'Ukraine a dévoilé la dépendance excessive de l'Europe au gaz naturel provenant de la Russie». Cette annonce a été faite dès son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediène d'Alger. Il s'agit donc d'une visite d'exploration consacrée surtout au volet énergie. Le chef de la diplomatie espagnole a ajouté que «le moment est venu pour voir qu'est ce que (nous) pouvons faire en matière de gaz avec (nos) amis du Maghreb et plus particulièrement avec (nos) amis Algériens, sachant que l'Algérie fournie 45% du gaz naturel consommé par l'Espagne». Pour le ministre, l'Espagne est le premier partenaire de l'Algérie du point de vue économique.L'Italie a également évoqué cette possibilité en misant même sur d'autres sources d'énergies en Algérie, comme l'éolien. Dans leur ensemble, les pays européens pourraient acheter jusqu'à 7 milliards de mètres cubes de gaz de plus à l'Algérie. Ces achats de l'Algérie pourraient ainsi passer à 32,7 milliards de m3. Toutefois, la crise ukrainienne, avec en toile de fond une crise euro-russe, n'a pas relancé la question de la relance du projet du gazoduc Galsi qui devait relier Hassi R'mel à l'Europe via la Sardaigne. Ce projet est en effet gelé et certains évoquent même son abandon. Ce gel parait encore plus consolidé quand on apprend que, d'après les projections européennes, les liaisons maritimes seront (en premier temps) le moyen d'acheminement des quantités supplémentaires projetées avec l'Algérie.IncapacitéDes experts comme le professeur Abderrahmane Mebtoul ont déjà expliqué que l'Algérie ne peut suppléer à la Russie. C'est pour cela que la Norvège est d'abord le premier choix pour les européens. «La part de l'Algérie dans les approvisionnements gaziers de l'Union européenne a baissé de façon significative dans les dernières années et les crises économiques en Europe n'en sont pas la seule raison», explique le professeur dans une contribution adressée à notre rédaction. De plus, la demande en gaz naturel en Europe est en déclin, et les exportations algériennes vers ce marché traditionnel aussi, relève l'expert qui évoque la question des couts d'acheminement mais aussi celle des prix, qui ont toujours été au centre des discussions algéro-européennes comme vécu avec l'épisode de l'arbitrage international ayant opposé Sonatrach à l'italien Edison, contrôlée par le Français EDF. Il s'agit, rappelons-le, d'une affaire de demande de revoir à la baisse les prix de gaz pratiqués par Sonatrach, laquelle compagnie a perdu l'arbitrage. Il existe également une concurrence féroce avec comme intervenant direct le Qatar qui affiche une souplesse inégalée en Europe avec pratiquement les mêmes parts que nous. La quête européenne de nouvelles ressources de gaz non conventionnelles est un élément non négligeable et pourrait réduire les chances de l'Algérie d'augmenter ses parts de marché en Europe.A cela s'ajoute l'émergence prompte de nouveaux concurrents tels que les Etats-Unis, des pays de l'Afrique de l'Est (Mozambique) et des pays de la Méditerranée orientale (Chypre). Pour conclure, M. Mebtoul déclare : «Dans la situation actuelle, je ne pense pas à une rupture économique entre l'Europe et la Russie, l'Algérie n'ayant pas les capacités (?) pour suppléer au déficit, tout au plus un très petit appoint». Enfin s'agissant des capacités de Sonatrach, il faut rappeler que la demande intérieure est également en constante évolution, à la faveur d'un programme de relance industrielle et d'extensions urbaines importantes. De plus, le méga-champ gazier de Hassi R'mel connaît une baisse sensible de sa production faute de travaux de développement et d'entretien. Enfin, notons que le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, a reçu hier à Alger le ministre espagnol des Affaires étrangères


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