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Avec le dégel des relations franco-algériennes sous la présidence de M. Abdelaziz Bouteflika, de nombreux Algériens se demandent si leur pays rejoindra l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) durant les mois qui restent avant le sommet de cette organisation, du 16 au 19 octobre à Québec.

Bien que l'Algérie n'a exprimé aucune volonté officielle d'adhérer à La Francophonie, les déclarations faites le 25 mai par le Ministre québecois des Relations Internationales et des Affaires Francophones lors de sa visite dans le pays ont alimenté les spéculations dans la presse locale selon lesquelles l'Algérie pourrait rejoindre l'OIF.

Monique Gagnon-Tremblay a déclaré qu'elle avait senti "une volonté de la part de M. Abdelaziz Bouteflika, le Président algérien, lors de l’entretien que j’ai eu avec lui, d’adhérer à l’Organisation de la Francophonie", ajoutant que "l’Algérie est membre de La Francophonie par le cœur et l’esprit."

Ses propos ont été commentés par le Ministre algérien des Affaires Etrangères, Mourad Medelci, le 28 mai, qui a déclaré que "la participation au sommet de la francophonie est une chose, l’adhésion à l’OIF en est une autre", laissant entendre que l'Algérie n'a aucune intention d'adhérer à cette organisation.

Bien que l'Algérie, avec ses 25 millions d'habitants, soit le deuxième plus important pays francophone au monde, elle n'a jamais adhéré à La Francophonie et a boycotté les sommets de l'organisation de 1986 à 2002, sa dernière participation remontant au sommet de Beyrouth. A cette époque, Abdelaziz Belkhadem, alors chef de la diplomatie algérienne, avait déclaré que l'Algérie avait beaucoup à gagner à rejoindre La Francophonie, et il avait été annoncé par la suite que l'Algérie la rejoindrait probablement lors du sommet de Bucarest en 2006.

Malgré les améliorations dans les relations franco-algériennes, ce but n'a jamais été atteint.

"D'un point de vue culturel et politique, l’Algérie n’a aucun intérêt à intégrer l’espace de la francophonie", explique le politologue Karim Mohsen. "Les intérêts de l’Algérie sont bien défendus dans les accords bilatéraux qu’elle a contractés avec tous les pays francophones."

L'Algérie doit, selon lui, rester un pays francophone à part en dehors de l’espace de l’OIF. "Cette organisation est contrôlée par la France, premier pays francophone avec plus de 60 millions d'habitants. Sur le plan diplomatique, l’Algérie n’est pas en mesure d’avoir le poids qu’elle souhaite au sein de cette institution", a-t-il affirmé. L’Algérie, au contraire, pourrait utiliser la question de son adhésion à La Francophonie, tant désirée par la France, comme une carte de pression dans ses négociations sur l’Union Méditerranéenne.

M. Mohsen estime que les propos tenus par le ministre québécois à Alger ne traduisent aucun engagement ferme de la part de l’Algérie. Il pense que le Président Bouteflika a pu simplement faire part de l'intérêt de l'Algérie pour cette organisation, sans toutefois prendre un quelconque engagement.

Une opinion qui n’est pas partagée par le député Ahmed Saidi, du Mouvement pour la Société de la Paix. Il a déclaré à Magharebia : "L’Algérie a intérêt à investir tous les espaces qui existent à travers le monde pour pouvoir négocier et préserver ses intérêts, y compris l’OIF, comme tribune pour défendre ses positions concernant les conflits internationaux."

Said Bouhadja du Front de Libération Nationale estime que l'Algérie devrait "prendre tout son temps pour peser le pour et le contre avant d’adhérer à cette organisation. Il faut définir d'abord pourquoi on doit prendre part à cette organisation comme membre à part entière et qu’est-ce que cela va apporter à l’Algérie."



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