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L'Algérie n'est pas à l'abri de la crise économique




L'Algérie n'est pas à l'abri de la crise économique
Le ministre n'exclut pas que cette crise puisse se traduire par une réduction de la demande
sur les produits pétroliers.
L'Algérie n'est pas immunisée contre la crise économique. Une chute brutale des prix du baril de pétrole risque de faire des dégâts. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci le reconnaît. «Je dois (...) vous dire que nous ne sommes pas à l'abri de la crise économique qui, malheureusement, perdure», a-t-il indiqué, hier, dans une interview accordée à nos confrères de Liberté.
Le ministre n'exclut pas que cette crise puisse se traduire par une réduction de la demande sur les produits pétroliers qui pourrait être le corollaire d'une crise économique prolongée, y compris en Europe.
«C'est un scénario qui nous placerait devant une situation de moindre revenu du fait de notre qualité de mono-exportateur», a-t-il ajouté, avant de rappeler que l'Algérie a vécu un moment particulier en 1986, lorsque les prix du baril ont chuté de manière importante.
«Mais nous sommes plusieurs à penser que cette période et cette chute brutale du pétrole ont été la cause de ce que nous avons vécu en 1988. C'est une expérience. Nous l'avons traversée pour pouvoir s'en prémunir», a estimé le chef de la diplomatie algérienne.
Comment l'Algérie peut-elle pour autant s'en prémunir? Le ministre tente de rassurer. Il rappelle qu'en 2000, le gouvernement a décidé de créer le Fonds de régulation des recettes. En cas de chute brutale du prix du baril, c'est dans ce fonds que l'Algérie puisera pour supporter le choc. L'Etat algérien compte également puiser dans les réserves de change pour faire face à toute mauvaise surprise.
«Nous sommes aujourd'hui dans une position qui nous permet de faire face à des évolutions de conjonctures puisque, d'un côté, nous avons des réserves de change qui sont confortables et des réserves en dinars qui le sont aussi. La lisibilité de nos plans de développement est mieux assurée. Et nous sommes à notre troisième plan de développement qui est financé par des fonds propres sans recourir à l'extérieur ni à l'endettement», a expliqué le ministre. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères n'est pas l'unique dirigeant algérien à évoquer la crise économique. D'autres, comme le ministres des Finances Karim Djoudi l'ont fait avant lui mais en minimisant le risque d'impacter l'Algérie, du moins à moyen terme. Karim Djoudi avait assuré que le pays disposait d'éléments de «solvabilité extérieure et intérieure» et que le financement du budget de l'Etat se fait sans aucun recours à l'endettement extérieur ou à l'utilisation des réserves de change du pays. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, avait affirmé que la consolidation de la position financière extérieure de l'Algérie et la reprise de la croissance économique se sont confirmées en 2010, confortant la résilience du pays face aux chocs externes. Selon les experts, la crise financière des pays de l'UE ne devrait pas avoir d'impact immédiat sur l'économie nationale, mais ses répercussions négatives semblent évidentes à moyen terme à travers une baisse des recettes d'hydrocarbures du fait de la baisse de la consommation d'énergie en Europe, un accroissement des exportations européennes vers la rive sud-méditerranéenne, et une précarisation de la situation de l'émigration.
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