Algérie

L’Algérie étouffe




Le thermomètre s’est emballé ces derniers jours. Sèche au Sud et dans les régions intérieures, très humide dans les régions longeant la grande bleue, la chaleur est accablante, insupportable en cette fin du mois de juillet.

Ce week-end, de Tébessa à Maghnia, d’Alger à Tamanrasset, les habitants ont eu l’impression d’être dans une fournaise. Un soleil de plomb et cette sensation d’étouffer. Des difficultés de respiration, transpiration à profusion, bouche sèche, besoin impérieux de se désaltérer, insomnie. La température semble plus clémente sur les régions côtières avec 31 à 33 degrés Celsius, ce qui, d’après les services de la météorologie ne dépasse pas la normale saisonnière pour cette période. Mais ce qui donne cette impression de forte et étouffante chaleur dans les régions du littoral, c’est le taux élevé d’humidité. Le cas se présente notamment dans la région du Centre, où les services de la météo ont enregistré un taux d’humidité de 58% à Alger durant les journées de jeudi et vendredi, alors que la température oscillait entre 21° et 32° et atteint un pic de 33°, selon le bulletin météo. Dans la capitale de l’Ouest, le thermomètre a affiché 33°, température qui restera sur ce niveau, à un degré près, jusqu’à mardi prochain, d’après les prévisions météo. Même si sur la côte ouest le temps était moins humide avec un taux de 26%. La région Est du pays, quant à elle, enregistre une plus forte vague caniculaire depuis quelques jours, avec des températures avant-hier jusqu’à 38° à Constantine, à Tébessa et à El-Tarf. Une chaleur suffocante qui risque de durer plusieurs jours encore avec très probablement une tendance à la hausse en début d’août. Dans les Hauts-Plateaux, à l’instar de Tiaret, une vague de chaleur infernale sévit durant cette période avec une montée spectaculaire du mercure jusqu’à 38 degrés Celsius. Au Sud, c’est l’enfer ! Avec des chaleurs entre 47° (hier à Tindouf) et 49° (à Bordj Badji El-Mokhtar).

Difficile de rester dans son élément dans cette atmosphère. Il est connu que l’augmentation excessive de la température met en difficulté, et même en danger parfois, l’organisme humain.

C’est pourquoi les praticiens n’arrêtent pas de mettre en garde contre les effets de la canicule sur la santé, recommandant des mesures préventives pour protéger la frange la plus vulnérable, notamment les personnes âgées, les enfants et les malades chroniques. «Toute canicule expose l’organisme à un danger certain: celui de la déshydratation, avec tous les désordres physiologiques que cela entraîne», indique un médecin, précisant que ces désordres peuvent aboutir à une atteinte des organes vitaux comme le cerveau, le coeur et le foie. Les personnes les plus fragiles donc à prémunir contre ces effets, sont bien sûr les enfants en bas âge, les femmes enceintes, les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques (hypertension, diabète, cardio-vasculaire, respiratoires, rénale...). Les parents sont tenus de surveiller de très près leurs bébés dont les signes alarmants de déshydratation sont l’agitation ou la somnolence, la respiration accélérée, les pleurs sans larmes, les plis cutanés persistants.

Ces conditions climatiques sont souvent à l’origine des incendies. Ainsi, pas moins de cinq feux de forêts se sont déclarés hier à El-Tarf, dont le plus important est celui de Bourdim dans la commune de Bouteldja, a-t-on appris auprès de la Conservation des forêts et la Protection civile. Les autres incendies à El-Tarf, Hammam Béni Salah et à Hammam Sidi Djaballah étaient moins importants, selon les mêmes sources. Le plus gros des moyens a été concentré sur l’incendie de Bourdim dont les colonnes de fumée étaient visibles à des kilomètres. Les sapeurs-pompiers étaient hier toujours en lutte contre les flammes. Selon les mêmes sources, on envisageait hier de déclencher le plan ORSEC dans le cas où le feu gagnerait en ampleur avec l’entrée en action de la colonne mobile qui stationnait au Lac des Oiseaux, forte en moyens humains et matériels venus de plusieurs wilayas de l’Est.

A cause de la chaleur suffocante, les activités ont considérablement diminué avec notamment la fermeture de plusieurs magasins et un trafic routier très limité, hier, car les habitants ont préféré rester chez eux à l’ombre.

C’est la ruée vers les plages. L’afflux vers le littoral a atteint un pic ces derniers jours. A Oran, pour un peu de fraîcheur, les habitants sont prêts à supporter les bouchons indescriptibles qui se forment sur la route de la corniche. La nuit, les terrasses des crémeries ne désemplissent pas. Des familles entières investissent ces lieux à la recherche de quelques rafraîchissements faisant le bonheur des commerçants. La canicule est également une aubaine pour les commerces d’électroménager. Les ventes de climatiseurs et autres ventilateurs sont dopées.

La vague de chaleur ne concerne pas uniquement l’Algérie, puisqu’en Europe la canicule a fait des dizaines de morts.

La vague de chaleur exceptionnelle qui a frappé une grande partie de la France ce mois de juillet a fait 64 morts, selon un dernier bilan repris par l’AFP. Bien que la canicule soit pratiquement terminée, avec l’arrivée d’orages qui provoquent une baisse des températures, «il est possible que ce bilan s’alourdisse», a précisé une source médicale. Parmi les 64 décès recensés, 40 concernent des personnes de plus de 75 ans. Pour rappel, la canicule de 2003 en France avait provoqué près de 15.000 morts et les autorités politiques et sanitaires, fortement mises en cause à l’époque pour leur manque de préparation, sont particulièrement présentes cette année.


 


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