Algérie

L?Algérie et la France se haiment



Quoi de plus révélateur des profondes lignes de tension entre l?Algérie et la France (et vice et versa) que quand un des deux chefs d?Etat ose enfin prendre son bâton de pèlerin, pour aller voir là-bas ce qui s?y passe de nouveau/réel, chez les membres des communautés dispersées. Parce que les relations entre ces deux points de rive méditerranéenne ne relèvent pas comme on dit que d?affaires d?Etat. Les deux nations, elles, n?attendent pas ces opportunités d?agenda diplomatiques, et « d?affaires » comme les néo conservateurs américains ont cornaqué à dire et pratiquer les élites du monde. Et comme M. Sarkozy s?amuse à exceller d?être élève au top niveau. Gazoducs, ports, aéroports, rues, commissariats de police, boutiques de luxe ou de grade Tati, Peugeot, Renault ; mais aussi universités et écoles maternelles d?ici et de là-bas se remettent aux cours y compris par correspondance d?un nouvel abécédaire de revendication et de résistance. Et surtout des familles vibrent de bouillonnante communication humaine entre les deux rives. Le tout est balancé de français, d?arabe et de tamazight ancestrale ; voire de « langue islamiste », comme nouveau langage hallal, colporté par les marchands aux aguets de nouvelles niches commerciales multiculturalistes occidentales. Elle n?est pas cette volonté de se développer ensemble que de langue, ou de religion d?ailleurs, voudraient nous tromper nombre de marchands d?amulettes simplificatrices. Elle est plus en fait de mise en réseaux face à une mondialisation éradicatrice de différences. Les deux nations, elles, et malgré leurs dirigeants, gonflent de vie de sociétés, avec leurs demandes citoyennes. Quitte, ultimes désespérances d?ici à se faire harraga, pour au mieux rêver se marier à blanc là-bas. Quitte aussi à cette nation de là-bas d?assumer le devoir de reconsolider la démocratie française pour conforter des dizaines de millions de citoyens revenus des « voyages coloniaux ». Cent soixante dix sept ans après le débarquement de Sidi Fredj, les sociétés d?Algérie et de France se retrouvent dans cet infernal feuilleton d?amour et de haine. Ni Sarkozy ni Bouteflika n?ont, avec leurs seuls mots, assez de souffle pour que la lampe d?Aladin fasse danser aujourd?hui dans le ciel méditerranéen un tapis magique. Mais ils ont le devoir de dire comment Algériens et Français peuvent mieux apprendre l?abécédaire de l?amitié que celui de la haine.
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