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L'Algérie à la vitesse de l'escargot



Le pays continue d'accuser une croissance lente dans le développement des énergies renouvelables. Et pourtant, il y a urgence à passer à la vitesse supérieure.Si de nombreux pays continuent d'investir sur le développement des énergies renouvelables et particulièrement dans l'installation, à grande échelle, de panneaux solaires et les solutions de stockage de l'énergie produite, chez nous l'engouement pour cette option semble plutôt faible alors que cela devrait être plutôt le contraire, pour des raisons évidentes. En effet, le pays continue d'accuser une croissance lente dans le développement des énergies renouvelables. Une triste vérité qui pousse à croire que les pouvoirs publics sont encore hésitants à booster cette option.
Preuve en est: tout ce qui a été réalisé dans cette optique, depuis que le gouvernement a adopté en février 2015 un programme de développement des énergies renouvelables, demeure immanquablement dérisoire. Du coup, faut-il croire que les textes de lois inhérents à la rélisation de ce programme ouvert aux secteurs public et privé nationaux et étrangers se sont de suite avérés pas tout à fait cohérents et de surcroît loin d'être attractifs, en direction des investisseures' Pis encore, le fameux projet, vieux de quatre ans, des 4 000 MW, accuse report sur report. La procédure d'appel d'offres n'est toujours pas lancée. C'est à croire que ce projet ne fait pas l'unanimité au sein des pouvoirs publics ou alors c'est pour des raisons financières. C'est sur cette deuxième hypothèse que c'est appuyé le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, qui se prononçait lors de la 22ème Journée de l'énergie qui s'est tenue samedi dernier pour expliquer le pourquoi du retard de la procédure de l'avis d'appel d'offres et de préciser au passage «les capacités financières du pays étant faibles, cela a poussé à reporter la procédure». Il est utile de rappeler au passage que le gouvernement avait fixé, en avril 2017, le lancement de la procédure et cela sur la base d'un décret exécutif publié au Journal officiel, et où il est mentionné que la procédure s'applique aux appels d'offres à investisseurs ou aux enchères «pour la conception, la fourniture d'équipements, la construction et l'exploitation des installations de production de l'électricité à partir de sources d'énergie renouvelable, destinées à la commercialisation».
Depuis, une année s'est écoulée, sans pour autant que la procédure soit engagée. C'est pour dire que le projet continue de faire l'objet de discordance autour du fait que les textes de lois ont besoin d'une autre mouture «qui permettrait d'attirer les technologies et les investisseurs autour de partenariats», rapportent à l'unanimité des experts proches du dossier. Ces derniers tiennent d'ailleurs à ce que cela se fasse au plus vite car pour eux «nous avons perdu beaucoup de temps en la matière». Une approche que ne partage pas le ministre du secteur. Il l'a d'ailleurs confirmée lors de son intervention à la 22ème journée de l'énergie en lançant «Nous ne sommes pas en retard dans le développement des Enr, nous sommes en train de réfléchir pour mettre en place une base industrielle locale des Enr, devant être bénéfique pour le pays», ce qui revient à dire qu'il va falloir encore attendre pour qu'enfin la croissance du développement des énergies renouvelables passe à une vitesse supérieure. Ce que d'ailleurs redoutent de nombreux investisseurs intéressés par ce créneau. Ces derniers se disent prêts à investir pour peu que la réglementation relative aux tarifs d'achat de leur production ne les pénalise pas, mais les encourage plutôt. On croit savoir à ce sujet que ces textes de lois ne sont pas encore ficelés, ce qui n'est pas du tout dans l'intérêt du pays sachant, selon l'Agence nationale de promotion et de rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), que la réalisation de ce programme de développement de l'efficacité énergétique devrait permettre à l'Algérie de réaliser un gain financier de 42 milliards de dollars à l'horizon 2030 avec une réduction de 9% de la consommation d'énergie.
C'est pour dire enfin qu'il va falloir vite se lancer à développer les Enr.


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