«L'algérianité littéraire» chez Lynda-Nawel Tebbani

Dans sa thèse de doctorat, Lynda- Nawel Tebbani avait développé l'idée de «l'algérianité littéraire». Après sa thèse, elle a développé une autre recherche, dédiée cette fois à la musique arabo-andalouse et à sa poétologie, c'est-à-dire l'étude littéraire de ses textes chantés.Son premier roman Eloge de la perte, publié aux éditions Médias Plus de Constantine, est ainsi une réflexion sur le patrimoine culturel andalou.
«On pense toujours la littérature algérienne dans le prisme de la dichotomie oralité/modernité. Or, j'ai déplacé cette idée par l'inclusion du chant. En effet, le chant andalou est très présent dans le roman algérien. Il est à la fois détail, mosaïque, fond et forme. Je pense tout particulièrement aux romans d'Assia Djebar et de Sadek Aïssat qui ont tous deux fondé la narration sur la structure d'une nouba, en usant des termes mêmes de ces différents mouvements pour nommer les différents chapitres (istikhbar, khlass, premier mouvement, deuxième mouvement, etc.). Ensuite, je pense qu'il y avait volonté de ma part de mettre en mots et en pages une réflexion plus personnelle sur le lien entre une algérianité littéraire et une algérianité artistique», avait expliqué la docteure et chercheuse en lettres au magazine français Trait d'union.
Son deuxième roman Dis-moi ton nom folie (éditions Frantz-Fanon) est un roman sur les territoires sombres et fragiles de l'humanité. Skander El Ghaïb est interné dans un asile psychiatrique. Dans sa solitude, il est assailli par une multitude d'images, de musiques et de souvenirs aussi fracassants les uns que les autres.
C'est peut-être une autre porte vers une thèse sur les liens entre la littérature, l'Histoire et la musique.
K. B.
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