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L'agrément, première bataille du syndicat des retraités



"L'Osra appelle les retraités à rester mobilisés et vigilants autour de leur organisation pour arracher tous leurs droits jusqu'ici ignorés". C'est par cette exhortation ferme et déterminée qu'Ahmed Badaoui, secrétaire général de l'Organisation syndicale des retraités algériens (Osra), a conclu la déclaration sanctionnant le conseil national qui s'est tenu le 28 novembre à Alger. Et les droits à arracher sont nombreux pour les quelque 5 000 adhérents de l'Osra.À commencer par le droit de s'organiser en syndicat que le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale semble leur dénier en refusant de leur remettre le récépissé d'enregistrement. "Le ministère a motivé son refus par la loi 90-14 régissant les modalités d'exercice du droit syndical qui stipule, dans son article 2, que seuls les employeurs et les travailleurs sont susceptibles de créer un syndicat. Ce qui est en contradiction avec la Constitution, loi fondamentale qui garantit le droit syndical à tous les citoyens", explique Bachir Hakem, chargé de l'organique de l'Osra.
Le conseil national, qui considère que "la loi 90-14 est caduque, obsolète et en contradiction totale avec la Constitution", a confié à son bureau national le soin d'étudier les voies légales pour amener le ministère de du Travail à revoir une décision qui prive des milliers de retraités d'un moyen de lutte pour leurs droits. Le conseil national, qui a été élargi aux représentants de 37 wilayas dans lesquelles l'organisation est implantée, s'est également penché sur deux revendications majeures des retraités, à savoir le paiement de la réévaluation des pensions de retraite pour l'année en cours et la nécessité de l'abolition de l'IRG pour les pensions de moins de 120 000 DA.
Compte tenu du climat socioéconomique délétère et de la chute vertigineuse du pouvoir d'achat, qui appelle des décisions urgentes, le conseil national n'a pas écarté le recours à des actions de rue (rassemblements, sit-in, marches) pour contraindre les pouvoirs publics à verser les revalorisations des pensions de retraite dans les plus brefs délais. Quant à la suppression de l'IRG pour les moins de 120 000 DA, point qui semble diviser les avis, l'Osra a recommandé de multiplier les échanges entre les retraités pour adopter une position commune et éviter la dispersion.
L'Osra appelle les pouvoirs publics à mettre fin à "la marginalisation et à l'appauvrissement des retraités en Algérie, ainsi qu'à l'ingratitude envers eux" et à répondre aux revendications légitimes des retraités dont la situation se dégrade de jour en jour. "Pour le moment, les portes du dialogue avec les autorités sont fermées. Nos représentants dans les 37 wilayas organisent des consultations avec les adhérents sur les actions à entreprendre, que nous examinerons probablement en conseil extraordinaire", ajoute Bachir Hakem, qui avertit que la situation concerne une frange de la société forte de quelque trois millions de personnes. Rappelons que l'Osra, premier syndicat des retraités à voir le jour depuis l'indépendance, a été créée en octobre dernier et compte déjà plus de 5 000 affiliés, selon ses responsables.

S. Ould Ali
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