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L'afrique retrouve sa "mecque"



L'afrique retrouve sa
Le CIC sera encore une fois le lieu d'une grande rencontreEn tant que pays leader en Afrique, l'Algérie est en mesure d'imposer une dynamique de co-développement économique dans le continent, mais nombre de conditions restent à réunir, notamment la définition d'une feuille de route claire et réaliste.Le Forum africain d'investissement, plus grand rendez-vous économique en Afrique, s'ouvre aujourd'hui à Alger. Préparé conjointement par le Forum des chefs d'Entreprise et le gouvernement, il vient couronner une multitude de rencontres bilatérales avec plusieurs pays africains et entre opérateurs économiques issus de différents horizons. «On veut dépasser le stade des simples échanges commerciaux avec les pays africains et produire ensemble», a déclaré le 18 novembre dernier le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue conjointement avec le président du FCE, Ali Haddad, et la secrétaire générale du ministère de l'Industrie et des Mines, Rabia Kharfi, dans le sillage de la préparation de ce Forum. «On peut faire de ce forum un événement exceptionnel. Aujourd'hui, l'Afrique est capable de prendre son destin en main et de s'imposer dans le monde. Le forum ne vise pas à mettre en place des relations bilatérales entre l'Algérie et les pays africains mais à créer un réseau de coopération et d'échange entre tous les pays du continent», a-t-il ajouté avant d'annoncer que plus de 2000 opérateurs et acteurs du monde économique africain et mondial sont attendus à ce rendez-vous. Le vice-président chargé des questions économiques du FCE, Brahim Benabdesslam, plaide lui aussi pour une logique de long terme dans la coopération entre l'Algérie et les pays africains. «Nous ne sommes pas partis sur l'idée d'un marché africain pour vendre nos produits. Ce n'est absolument pas notre démarche. Au contraire. Nous sommes honorés de cette démarche.Rappelez-vous la position de l'Algérie par rapport à l'Europe. Nous ne sommes pas un marché et nous ne voulons pas que nos amis africains soient un marché, même si la dimension commerciale est importante», a-t-il affirmé dans un entretien qu'il a accordé à France 24. Il ressort de ces deux déclarations, qui expriment un sentiment largement partagé aussi bien au sein des opérateurs économiques que des responsables politiques, que l'Algérie veut retrouver durablement sa place en Afrique. Brahim Benabdesslam a indiqué, parlant des objectifs du Forum, que «l'Algérie veut s'attaquer aux grands problèmes de l'Afrique, notamment la malnutrition et l'inaccessibilité à l'eau et à l'énergie», et qu'«elle n'est pas dans une logique de rivalité avec les autres investisseurs installés en Afrique». De ce fait, les créneaux ciblés principalement par l'Algérie sont l'énergie, l'agriculture et les infrastructures de base. Toutefois, les hommes d'affaires algériens n'inscrivent pas forcément leur démarche coopérative dans les seuls objectifs tracés par le gouvernement même s'ils y souscrivent totalement. Car, une dynamique d'investissement et de coopération et forcément multidimensionnelle, chacun y cherchant son compte selon ses moyens et ses objectifs. De plus, le fait que les opérateurs économique algériens soient directement impliqués dans l'organisation du Forum, est révélateur d'un changement dans la démarche du gouvernement algérien qui, habituellement, est animé par une propension à tout contrôler, surtout quand il s'agit de business. Cette ouverture sur l'investissement privé, ce recentrage de l'activité économique autour de l'entreprise, son développement et son déploiement à l'international sont autant d'éléments qui laissent croire que ce rendez-vous économique mondial qui s'ouvre aujourd'hui à Alger peut susciter un élan puissant d'investissement en Afrique d'autant plus que le continent noir est en phase de devenir la locomotive de la croissance mondiale et ce statut ne laisse pas indifférent.En effet, beaucoup d'investisseurs, des quatre coins du globe, s'y intéressent et s'empressent pour s'y installer. Des Chinois, des Américains, des Allemands, des Iraniens, des Libanais, des Israéliens notamment ont déjà pignon sur rue dans certains pays comme le Sénégal, le Ghana, le Kenya, la Côte d'Ivoire, etc. Du côté algérien, malgré la proximité géographique et les liens historiques qui rattachent l'Algérie aux pays du continent avec lesquels elle a partagé l'expérience de décolonisation, on a longtemps tourné le dos à la région et ce n'est que depuis quelques mois qu'un effort particulier est fait au niveau du gouvernement et du patronat pour la reconquérir. C'est ainsi que, durant ces derniers mois, plusieurs visites de travail ont été effectuées par des chefs d'entreprise et des représentants du patronat dans certains pays africains afin de tisser des relations de partenariat et de chercher des opportunités d'affaires. Toutes ces dynamiques, tous ces vas-et vient en Afrique, tous ces discours servis à tout bout de champ en faveur du co-développement de l'Afrique restent cependant incohérents et inefficaces en l'absence d'une feuille de route claire, d'objectifs triés selon les priorités et d'agenda. Ce sont peut-être ces éléments qui constituent le talon d'Achille de ce Forum. Mais c'en est aussi le défi car, quelles que soient la démarche à entreprendre et quel que soit l'optimisme du gouvernement, la concurrence est telle qu'il n'y a jamais assez de place pour tout le monde.
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