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L'adieu au révolutionnaire



L'adieu au révolutionnaire
Fidel a apporté à son peuple la preuve qu'il est possible de faire de grandes choses sans rien demander en retour.Cuba a définitivement tourné, hier, une page de son histoire, en enterrant son leader charismatique. Une histoire très riche en évènements et en réalisation que ce soit au plan national ou international. L'Algérie qui a constitué, dans le parcours révolutionnaire de Fidel Castro, une étape importante, s'est associée à la douleur du peuple cubain en décrétant un deuil de 8 jours. Plus que cela, le président de la République a dépêché à La Havane, dès mardi dernier, le second personnage de l'Etat en la personne du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Il a présenté de «vive voix», au nom du président Bouteflika, les condoléances de l'Algérie, au président Raul Castro Ruz. Bensalah a également présenté les condoléances de l'Algérie au président de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire. Le président du Conseil de la nation a représenté le chef de l'Etat aux cérémonies funéraires du leader cubain. Cuba a respecté le voeu du Comandante, d'abord, en incinérant son corps, ensuite en déposant l'urne funéraire dans une tombe au cimetière Santiago de Cuba, berceau de la révolution castriste dans l'est du pays. Tout un symbole. La cérémonie a clos 9 jours de deuil. L'occasion pour les Cubains de se remémorer un demi-siècle d'histoire de l'île, qui de «jardin» des Etats-Unis, a mué en une citadelle qui a «veillé» sur les révolutions et les révolutionnaires aux quatre coins de la planète. Pour intimes qu'elles furent les funérailles qui ont débuté vers 7h00 du matin, ont tout de même retenti dans les coeurs de millions de Cubains. Les 21 coups de canon, tirés pour signaler le début de la cérémonie, ont véritablement signé la fin d'une époque. Les hauts responsables du pays, quelques invités triés sur le volet ont rendu le dernier hommage au Comandante.Si la vie de Fidel Castro aura été «flamboyante», sa mort a pris la mesure du silence. Aucune image n'a été retransmise sur les télévisions. Les Cubains n'avaient pas besoin de voir la cérémonie, leur leader était dans leurs coeurs et cela leur suffisait. Ils connaissent le lieu de son repos éternel. Et ils savent à côté de qui. Sa tombe jouxte le mausolée de José Marti, père de l'indépendance de Cuba, et d'autres héros nationaux enterrés dans la nécropole.L'adieu au Comandante aura été donc sans fioritures. Il n'y avait aucune volonté de récupérer quoi que ce soit. Les choses se sont faites très simplement, comme pour dire que la vie à Cuba continuait et le souvenir de Fidel resterait vivace dans les esprits des Cubains. Comme s'il était encore de ce monde. On l'aura d'ailleurs deviné dans une déclaration du président Raul Castro qui a assuré la veille des funérailles que «conformément à la décision du camarade Fidel, nous présenterons à l'Assemblée nationale (..) les propositions législatives nécessaires pour le respect de sa volonté». Le président cubain a aussi juré de «défendre la patrie et le socialisme». Un témoignage de fidélité à son frère défunt, qu'il sera difficile de tenir en ces temps de prédation et à la veille de l'ouverture de l'île aux investisseurs américains. Mais Raul Castro dit de qui tenir, affirmant que Fidel «a démontré que cela est possible, qu'on peut renverser tout obstacle, menace, soubresaut, dans notre détermination à construire le socialisme à Cuba».Sans édifice à son nom, le leader des Cubains restera dans les livres d'histoire des prochaines générations. La rupture mémorielle est inéluctable. Mais Fidel ne prend pas là un risque, mais apporte à son peuple la preuve qu'il est possible de faire de grandes choses sans rien demander en retour. Bref, il ne cherche pas à vivre dans la mémoire de son peuple. Il le libère pour qu'il puisse construire son propre avenir. Une très belle leçon d'histoire qui vient nous rappeler que des millions de héros anonymes peuplent nos cimetières.





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