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L'absence de contraintes économiques est également un atout pour l'artiste algérien


L'absence de contraintes économiques est également un atout pour l'artiste algérien
- Quel regard portez-vous sur l'enseignement des Beaux-Arts en Algérie 'Aujourd'hui, la notion de spécialité n'existe plus, il n'y a plus de frontières entre les disciplines artistiques. Sur ce point, on est très en retard sur les écoles européennes, car on applique encore un modèle datant du XIXe siècle. En tant qu'ancien étudiant de cette école, j'ai pris des cours dans les trois départements : les Beaux-Arts (sculpture, peinture), le design (graphique et d'aménagement) et les arts musulmans (miniature, céramique). Je pense que ce découpage est obsolète !- Les artistes algériens peuvent-ils vivre de leur art 'On ne peut vivre de l'art nulle part dans le monde. Très peu d'artistes gagnent de l'argent. La plupart font autre chose, ils enseignent, par exemple. Chez nous, c'est plus flagrant, car le marché de l'art est inexistant. Il y a peut-être cent personnes en Algérie qui achètent des ?uvres d'art.Le principal problème est l'absence de galeries pour exposer les ?uvres. Les galeries sont au centre du fonctionnement de l'art. Les collectivités publiques également devraient jouer un rôle en acquérant des ?uvres, en créant des collections. Il y a donc des initiatives collectives d'artistes, comme celle que nous avons montée avec des amis, mais nous ne sommes pas les seuls. Notre chance c'est que les gens ont soif de culture.J'étais curieux de voir le public du MaMa (Musée d'art moderne d'Alger) à l'époque où les tarifs étaient attractifs. Il y avait des gens de tout bord, jeunes et vieux. La chance de l'artiste algérien, c'est que paradoxalement il a plus de chance de se faire connaître ici, car l'art est jeune et il n'est pas élitiste. L'absence de contraintes économiques est également un atout pour l'artiste algérien, beaucoup de gens du milieu de l'art international nous envient cette «liberté».- Est-il possible aujourd'hui de réformer l'ESBA 'En effet, il est possible de revoir les programmes et mettre à jour l'enseignement artistique. L'une des meilleures décisions, qui a été prise ces dernières années, a été de rajeunir l'enseignement. Je crois que c'est indispensable d'avoir des professeurs au courant des évolutions du monde artistique afin de les transmettre aux étudiants.La pédagogie est également à revoir. Il y a quelques années, il y avait une convention avec l'école d'Aix-en-Provence. Ce partenariat permettait aux étudiants mais aussi aux enseignants de participer à des conférences, de faire des workshops, d'échanger des idées. Mais maintenant, il n'existe plus d'échanges de ce genre, et je pense que c'est une des raisons du ras-le-bol actuel des étudiants.




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