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L'abattage avicole en zone urbaine prend une ampleur inquiétante



Ce type de locaux ont poussé en effet comme des champignons dans des quartiers et sur les artères principales des villes, encouragés en cela par l'engouement suscité chez des citoyens qui jugent les prix de la marchandise (poulets) attractifs, comparativement à ceux affichés dans les boucheries légales. Que l'on en juge : un kg de viande de poulet dans ces locaux est cédé dans une fourchette située entre 160 et 220 DA, contre 260 à 300 DA chez les bouchers, a constaté l'APS. Outre ces prix attractifs, le chaland a droit, au niveau de ces locaux, à un poulet parfaitement déplumé après son abattage.Le plus souvent, les propriétaires de ces locaux improvisés apposent des écriteaux tels que « poulets vivants prêts à l'abattage », bien en vue à l'entrée de leurs commerces, où ils mettent à disposition des clients de nombreux poulets de chair, en attente d'abattage, dans une atmosphère repoussante, mais apparemment bien plaisante pour les moustiques qui y pullulent.Mais la grande nouveauté dans ces locaux d'abattage de poulets, connus auparavant des citoyens pour leur existence paisible en dehors des zones urbaines, ou sur les abords des routes des localités rurales ou reculées, consiste dans leur incrustation, sans crier gare, en pleine zone urbaine, ou carrément dans le périmètre de nombreuses habitations, représentant ainsi un autre facteur de dégradation de l'environnement et du milieu urbain. En effet, cette activité d'abattage, avec son corollaire de plumes salies et ensanglantées et de parties incomestibles de poulets, a porté atteinte, de façon considérable, au paysage des cités et des villes où elle est pratiquée, et la preuve en est bien visible au niveau de leurs décharges, peut-on constater.Puanteur, déchets et moustiques, un trio détestable pour les riverainsLa puanteur dégagée par ces locaux, conjuguée aux déchets et aux moustiques dont ils sont la cause, sont à l'origine de nombreuses plaintes introduites par les citoyens des cités concernées auprès des services de la commune. Parallèlement, la Direction du commerce de la wilaya a été destinataire de nombreuses autres plaintes émanant de commerçants réguliers pratiquant la même activité et dénonçant les propriétaires de ces locaux activant sans registre du commerce, ni autorisation des services vétérinaires de la wilaya.Une prolifération de cette activité a été surtout constatée au niveau des cités des communes d'Ouled Aïch, Beni Merad et Blida, dans un irrespect total des règles d'hygiène. Une situation décriée par les citoyens auprès des parties concernées, instamment interpellées pour y mettre fin, notamment à l'approche du Ramadhan et de la saison estivale, durant lesquels cette activité enregistre des pics. Des habitants d'une cité d'Ouled Aïch ont approché l'APS pour « interpeller les autorités locales en vue de s'intéresser de plus près à cette situation, devenue préoccupante pour leur santé notamment », assurant qu'ils ne peuvent même plus « ouvrir leurs fenêtres à cause des odeurs nauséabondes dégagées par ces locaux, avec leur corollaire de nuées de moustiques ».De nombreux locaux fermés par la Direction du commerceContactée, la Direction du commerce de Blida a fait part du lancement, récemment, sur la base de plaintes émanant de citoyens, d'une campagne de contrôle ciblant ce type de commerce, ayant abouti à la fermeture de nombreux locaux ne disposant pas de registre du commerce.Selon le chargé du service de protection du consommateur et de la répression des fraudes, Kamel Hassan Blidi, ces brigades de contrôle ont effectué, à ce jour, 43 interventions dans le Grand-Blida (Blida, Ouled Aïch et Beni Mered), ayant abouti à la fermeture de huit locaux pour absence de registre du commerce, et un 9e pour manque d'hygiène. La majorité des locaux fermés sont situés dans la commune de Blida, est-il souligné. Le même responsable a signalé la poursuite de cette campagne de contrôle qui s'étendra, dans les prochains jours, à l'ensemble des communes de Blida, dans l'objectif de préserver la santé du consommateur et l'hygiène du milieu. Blidi a aussi fait part de démarches en cours, en collaboration avec les services vétérinaires, du registre du commerce et de l'agriculture, en vue de mettre un terme à la prolifération de cette activité en milieu urbain.
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