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Karim Tabbou interdit d'activité politique par la justice



La chambre d'accusation près la cour d'Alger a confirmé, hier, le placement de Karim Tabbou et de Slimane Hamitouche sous contrôle judiciaire, a-t-on appris du collectif d'avocats.Des restrictions, considérées comme "une atteinte aux libertés", selon Me Fetta Sadat, ont été imposées aux deux militants, notamment pour M. Tabbou, dont "l'obligation de se présenter au commissariat de police de Châteauneuf".
Il est également interdit pour Karim Tabbou de "participer à des manifestations non autorisées et son passeport a été saisi par le juge d'instruction", a précisé le collectif d'avocats, soulignant que Slimane Hamitouche n'est pas concerné par ces dernières mesures.
"Ce contrôle judiciaire est extrêmement restrictif, notamment pour Karim Tabbou", a dénoncé Me Sadat, estimant que cette décision a été prise "sur la base de faits qui ne relèvent même pas des poursuites judiciaires" et que cela remet en cause "tous les droits inhérents à tout citoyen", dont celui de manifester pacifiquement.
"Ce que nous déplorons, encore une fois, c'est l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire", a-t-elle conclu. Placés sous contrôle judiciaire, après leur présentation devant le juge d'instruction, près le tribunal de Bir-Mourad-Raïs, le 29 avril dernier. Ils sont poursuivis pour de lourds chefs d'inculpation : "incitation à attroupement non armé", "attroupement non armé", "diffamation", "insulte et injure", "humiliation d'un fonctionnaire de l'Etat dans l'exercice de ses fonctions", "atteinte au respect dû aux morts dans un cimetière", "prise de photos et vidéos sans l'autorisation du concerné" et "atteinte à l'unité nationale".
Karim Tabbou est, en effet, poursuivi à la suite de la plainte déposée par Bouzid Lazhari, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), empêché d'accéder au cimetière de Ben Aknoun, lors de l'enterrement de Me Ali-Yahia Abdennour, décédé le 25 avril dernier à Alger.
Alors que Slimane Hamitouche a été arrêté chez lui dans la soirée du 28 avril, Karim Tabbou a été placé en garde à vue au commissariat de police de Châteauneuf, à El-Biar, alors qu'il y était retourné pour récupérer des documents qu'il avait oubliés sur place et où il venait d'être interrogé quelques minutes auparavant dans cette affaire de plainte déposée par le président du CNDH.
M. Tabbou a déjà été emprisonné de septembre 2019 à juillet 2020 et condamné à un an de prison avec sursis et à une amende de 100 000 DA pour "atteinte à la sûreté nationale" par le tribunal de Koléa (Tipasa). Poursuivi aussi pour le chef d'inculpation d'"atteinte au moral de l'armée", l'ancien député et cadre du FFS avait été relaxé.

Lyès MENACER
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