Le premier ministre, Ahmed Ouyahia, a réitéré la volonté des pouvoirs publics de «promouvoir les pratiques démocratiques» lors de la présentation du Plan d'action du gouvernement à l'APN.
Une promotion consacrée déjà dans la Constitution, sauf qu'elle tarde à prendre effet, à l'exemple du refus d'agrément d'un certain nombre de partis politiques, alors que toutes les conditions requises étaient remplies. Il s'agit également de la consécration des libertés d'expression, de culte et de pensée? et du dialogue avec l'opposition.
Contacté, le fondateur du parti de l'Union démocratique et sociale (UDS), créé depuis 2012, Karim Tabbou, estime que l'Algérie a «beaucoup de retard à rattraper en matière de promotion des pratiques démocratiques». Il fait état d'atteinte aux libertés d'expression, du droit de création de partis politiques, d'associations, de manifestations et de réflexion? Au sujet des propositions d'Ouyahia sur la promotion des pratiques démocratique, Karim Tabbou indique qu'il ne «pourra juger les intentions ou les déclarations tant qu'il n'y aura pas d'actes concrets sur le terrain». Le gouvernement est tenu, selon lui, de faire ses preuves par la prise de «mesures effectives», notamment par «l'approbation du parti UDS». «Si Ouyahia est en train de proclamer les bonnes intentions de l'Etat pour libérer le champ politique, c'est une bonne chose, mais il doit le prouver sur le terrain».
Car, dira-t-il, «les promesses existent, mais l'application sur le terrain tarde». Il cite à titre d'exemple les promesses sur la Constitution. «On a annoncé qu'elle consacrerait les libertés et les droits (?), mais en vrai, c'est seulement les sémantiques qui ont changé», explique-t-il, avant d'ajouter : «On continue d'interdire activités et manifestations, les élections sont truquées, pour ne citer que cela». Tabbou regrette «la centralisation de la commission chargée du traitement de ces dossiers au niveau du ministère de l'Intérieur».
Selon lui, cette commission censée promouvoir les libertés est la cause de lenteurs administratives lourdes. Beaucoup de dossiers sont bloqués à son niveau. «Des associations et structures politiques ont déposé leurs dossiers d'agrément et n'ont toujours pas obtenu de réponse, alors que l'administration se réserve le droit de ne pas remettre les accusés de réception», a-t-il expliqué. Tout est soumis à autorisation. «On se croirait à Pyongyang», dira-t-il.
Les services du ministère de l'Intérieur sont les seuls habilités à étudier les dossiers et les demandes. «Ce n'est pas normal. Une telle approche policière est la raison pour laquelle on est très en retard en matière de promotion des pratiques démocratiques», estime Tabbou. En matière de pratique démocratique qui consacre la liberté d'expression et de culte, l'Algérie a été à maintes reprises épinglée par des ONG pour atteinte à ces libertés.
Humain Right Watch et Amnesty International ont critiqué récemment l'arrestation du président de la secte ahmadite, Mohamed Fali, condamné le 13 septembre à six mois de prison avec sursis pour collecte de dons non autorisés et d'offense au prophète et à l'Islam.
Il faut savoir que la liberté du culte est garantie par la Constitution, sous réserve d'agrément des autorités pour le lieu de culte et le prédicateur. A ce propos, le chef de l'exécutif n'a pas manqué de mettre en garde contre le péril des sectes religieuses qui tentent, selon lui, de «raviver la fitna». Il prévient que «la loi sera appliquée avec fermeté pour protéger les mosquées ainsi que les imams». Sur le volet politique, Ouyahia a exprimé la disponibilité du gouvernement à être «toujours disponible pour le dialogue avec tous les partis politiques qui en exprimeront la demande, chaque fois que l'objet en sera l'intérêt de la collectivité nationale».
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fella Hamici
Source : www.letempsdz.com