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Kamel Belkhoukh, un artisan hors pair



A ses débuts, Kamel était chez la famille Abdellatif en 1978, cette dernière était connue par son atelier de cuivre à Blida. Puis, dans les années 1980, il a travaillé chez la famille Raoui, qui avait aussi une notoriété dans le domaine.Kamel Belkhoukh fabrique des objets en cuivre depuis quarante ans et ne compte pas s'arrêter de sitôt. Agé aujourd'hui de 57 ans, notre artisan considère qu'il est à son apogée et que ses mains peuvent produire des objets d'art à base de cuivre tant qu'il est en vie. «Je me sens heureux, car j'aime ce que je fais et j'aime créer en permanence», raconte-t-il. Kamel a fait ses débuts dans la dinanderie, à une époque où cet artisanat d'art était très demandé.
A Blida, il y avait au minimum 500 artisans dinandiers et une trentaine d'ateliers, se souvient-t-il. Aujourd'hui, il est en déclin malheureusement. «Avant, les familles, notamment les mariées, donnaient beaucoup d'importance aux objets à base de cuivre, et ce, dans un but ornemental ou pour les utiliser dans la vie de tous les jours. Mais depuis les années 1990, ces objets sont de moins en moins demandés. Les commandes proviennent surtout des autorités et officiels, qui veulent offrir des cadeaux à des délégations étrangères ou à des personnalités, par exemple», insiste-t-il. Et de poursuivre: «Malgré tout, je continue à faire de la résistance?»
Une passion? et des séquelles
Kamel a fait ses débuts chez la famille Abdellatif, en 1978, cette dernière était connue par son atelier de cuivre à Blida. Puis, durant les années 1980, il a travaillé chez la famille Raoui, qui avait aussi une notoriété dans le domaine. «C'était la bonne école pour moi. Tout le monde travaillait avec passion et se donnait à fond pour produire des objets de qualité, les patrons étaient exigeants, les clients aussi !»
Durant les années 1990, Kamel, pour se perfectionner davantage dans son domaine, décide de s'installer en Espagne, à Alicante plus précisément, pour apprendre le travail du cuivre repoussé, une technique ayant pour origine l'Amérique latine. «Mon maître était un Chilien. J'ai bien appris cette technique et j'essaye de la développer dans mon pays.» Ayant quelques doigts déformés et un peu noirâtres, Kamel Belkhoukh n'éprouve surtout pas de complexe à montrer ces «anomalies». «Ce sont les aléas du métier, j'assume !»
En 2000, Kamel est de retour en Algérie. En parallèle à son métier d'artisan, il se consacre à la formation des formateurs et s'implique dans le milieu associatif pour promouvoir le travail du cuivre. En 2008, il a eu le deuxième Prix national pour la création d'une hotte de cuisine à base de cuivre repoussé. Dans son atelier, situé à la maison de l'artisanat de la wilaya de Blida, Ouled Yaïch, il avoue qu'il se sent un peu gêné par les horaires administratifs imposés par cet établissement.
«Un artiste n'a pas d'heure de travail fixe, il peut travailler au moment de l'aube, soit la période qui force l'inspiration ou le soir. Mais nous n'avons pas ce privilège à la maison de l'artisanat. Cela nous pénalise malheureusement». Sa fierté est dans la création d'un tableau de cuivre repoussé représentant la fameuse placette de Blida, placette Ettout. «J'aime ce que je fais, et cela devient davantage agréable lorsqu'il y a l'empreinte de ma ville dans mon travail», conclut-il.


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