Jusqu'à la fin

Le monde est beau, propre, parfait. Il n' y a plus de paralytiques mais des handicapés ; plus d'aveugles, mais des non-voyants ; plus de chômeurs mais des demandeurs d'emploi ; plus d'élèves, mais des apprenants. Plus d'insurgés non plus mais des jeunes en colère.Mais pourquoi il y a partout guerre ' Guirra au sein de soi-même. Guirra (pas toujours) au sein de sa famille. La guerre aux sans-emploi et les guerres au sein de sa communauté et de guerres au sein de son état. Ouine temchi guirra. La vie, en elle-même, est toujours une lutte constante. La douda doit lutter pour sortir du cocon, afin de devenir un papillon. L'étudiant doit constamment lutter pour maintenir les bonnes notes. Pour lutter ensuite contre le chômage. Et quand il trouve un job, il doit lutter pour ne pas le perdre. Ou lutter pour une promotion qui lui permettra de lutter contre pour une vie meilleure. Le jeune couple doit lutter pour éviter que se disloque son mariage. Le fumeur doit lutter contre l'addiction. Beaucoup d'entre nous sortent d'un champ de bataille, juste pour entrer dans un autre. Certaines guerres nous sont imposées, tandis que d'autres nous les provoquons. On perd toute une vie à vouloir la gagner. C'est ce qu'on appelle réussir dans la vie. Mais avons-nous réussi notre vie ' On lutte pour gagner, alors on perd du temps. Vient alors la retraite. on devient vieux et plus sage, on commence à choisir les batailles à livrer.Parce que certains combats ne valent pas les combats. On se dit alors «l'essentiel c'est la santé». Et voilà la sagesse qui nous mène à un autre combat. Lutter pour rester en forme, au lieu de lutter contre la maladie. Car nous nous savons perdant d'avance. Luttez-luttez… moi, je vous abandonne j'ai d'autres combats à mener.