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Joyeuses et populaires festivités


Joyeuses et populaires festivités
Immanquablement, quand approche la fête du Mouloud, cela se dénote, dans la ville d'Oran, par des signes annonciateurs, qui donnent comme qui dirait «le coup d'envoi» des joyeuses et populaires festivités.Bien que, -dans la norme-, le Mouloud ne se fête que pendant un jour'ou tout au plus deux (la veille et le jour de la naissance du Prophète), à Oran, ce rendez-vous festif prend ses quartiers dans la cité des semaines à l'avance. En effet, où que nous soyons à Oran, on ne peut échapper aux flots des «machins pyrotechniques», que les gosses (et moins gosses !) se font un malin plaisir à faire pétarader du matin au soir, au grand dam, peut-être, de ceux que les bruits tonitruants incommodent.Puis, à mesure que la fête, dite officielle, approche, dans les marchés de la ville, -à l'instar des jours précédant la fête du Nouvel an-, les marchands se complaisent à faire orner leurs étals par toutes sortes de guirlandes, donnant ainsi un air joyeux et une ambiance festive dans les alentours.Cela a été constaté, cette année encore, notamment au marché des Aurès (ex-La Bastille), en plein centre-ville, où, tout au long de cette longue artère marchande, de nombreux commerçants, qui proposaient de coutume des fruits et légumes, fromages, ou encore des CD musicaux, ont troqué, le temps des festivités, leur ancienne marchandise, au profit d'une toute nouvelle : des bougies de toutes les tailles et de toutes les couleurs, des chandelles, de petits quinquets, du henné, et bien d'autres accessoires encore, prisés pendant les fêtes du Mouloud.N'en déplaise aux intégristes, pour qui, dans «fête du Mouloud», il y a «fête», et de ce fait, n'hésitent pas à la bannir et à appeler à son interdiction, le Mouloud reste un rendez-vous festif, dont l'engouement, chez les familles algériennes, n'a pas pris une ride au fil des années. Il faut dire que la célébration du Mouloud diffère d'une ville à une autre. A Oran, on s'attelle à bien habiller les enfants -comme à l'Aïd-, puis ces derniers font le porte-à-porte chez les voisins en vue de récolter des embrassades, et, accessoirement, quelques pièces de monnaie, ou tout au moins des bonbons.Dans les cuisines, les familles préparent ce qu'elles appellent la «tomina», faite à base de semoule grillée, de miel, et ornée de dragées. Quant au repas du soir, rogueg avec des morceaux de poulet et des pois chiches. En plus de cela, on allume de nombreuses bougies et on les laisse toute la nuit, jusqu'à ce que le suif fonde complètement. Certains préfèrent fêter l'événement en petit comité, à l'intérieur des maisons, où pendant des après-midi entiers, les familles se réunissent et chantent en ch'ur des chants religieux, notamment Zad ennabi w frahna bih, alors que d'autres, à 3h du matin, horaire durant lequel on dit que le Prophôte est né, se réveillent pour entonner, avec des voix des stentors, des youyous tonitruants.Pour l'anecdote, en 1962, alors que l'Algérie est fraîchement indépendante, une famille venant à peine de s'installer à Oran, peu habituée à la célébration du Mouloud, s'est vu réveiller à 3h du matin par les youyous des voisines. La mère s'est alors hâtée de réveiller ses filles en leur criant : «Réveillez-vous les filles ! Ben Bella est dans le quartier !».Enfin, le seul point négatif de la façon dont cette fête est célébrée et qui assombrit quelque peu le tableau, est bien sûr les dérapages qui suivent l'utilisation abusive des produits pyrotechniques : chaque année, en effet, les services des urgences du CHUO et de l'EHU, enregistrent des cas d'éclatements du globe, des brûlures de la peau, voire des amputations de doigts. Hélas ! Chaque année, l'Etat promet de mener des opérations coup-de-poing en vue de saisir ces dangereux produits, mais force est de constater que rien ne se fait, ou si peu.


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