Algérie - Revue de Presse


Il est bon encore de penser que des divinités ont dû bénir l?Algérie non seulement d?avoir une magnifique géographie mais aussi de chevaucher, ce mois-ci, sur trois calendriers : de l?ère chrétienne et musulmane et au c?ur d?entre elles, yennayer amazigh. Avec son sublime couscous à la sauce blanche. Mais il faut par la faute de ceux qui décidément ne savent aimer la diversité que cet arc-en-ciel d?agenda soit soumis à des coups de marchands perpétuels de la yadjouz. Comme celui perpétré vendredi dernier via les haut-parleurs des mosquées couplés à ceux de l?audiovisuel gouvernemental. Un prêche officiel sorti d?outre-tombe, pour bêtement interdire, surtout aux enfants, de succomber à quelque force du mal de commémoration du 1er janvier. Un mauvais coup en dissonance par rapport aux mots de v?ux de Noël du ministre des Affaires religieuses ; et à l?année 2006 qu?ils sont appelés au moins à inscrire sur leurs cahiers d?écolier même s?ils sont exclus en majorité des bienfaits du développement auquel l?Algérie peut prétendre. A côté de leurs miasmes d?aujourd?hui retenons que les grandes misères dues aux identités meurtrières qui ont sévi sur le pays ont frappé Cervantès déclaré ici Infidèle et de ce fait mis en grotte à Alger. Lui Cervantès, le romancier castillan pourfendeur d?Isabelle la catholique qui chassa d?Espagne les Maures, musulmans et israélites confondus. Son roman Don Quichotte vient de boucler son quatrième siècle d?âge. L??uvre a été désignée comme meilleur roman de tous les temps par une cinquantaine d?auteurs sur la centaine auxquels l?Académie norvégienne a demandé leur choix. En v?ux de bonnes résolutions pour nos trois nouvelles années, à vivre d?un coup et sans trop de schizophrénie, nous vous offrons amis lecteurs cette pensée inspirée par l?évènement à l?écrivain mexicain Carlos Fuentès. « Où sont les oiseaux de l?année dernière ? », soupire Don Quichotte à l?agonie. Ils sont morts et empaillés, c?est pour cela que Don Quichotte doit donner à son roman le vol ressuscité de l?aigle, l?envergure de l?albatros. Un dessein humain, qu?on l?appelle passion, amour, liberté ou justice nous invitant à le mettre au goût du jour et le réaliser, même si nous savons qu?il est condamné à l?échec. Nos champs de batailles pour la liberté de l?information ne sont-ils pas aussi jonchés de moulins à vent ?
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