Algérie - Revue de Presse

Journée nationale sur le sel


La consommation de sel non iodé, un mal pernicieux Le sel alimentaire a fait l?objet hier à Oran d?une journée nationale d?étude et de sensibilisation concernant la recrudescence de la commercialisation du sel non iodé et les incidences que cette activité illicite peut engendrer sur la santé publique. Organisée par le Centre algérien de contrôle de qualité et de l?emballage (CACQE) en collaboration avec l?entreprise nationale ENASEL, cette manifestation, unique en son genre, a regroupé des représentants des ministères du Commerce et de la Santé, de l?Union nationale des consommateurs ainsi que des 19 laboratoires de contrôle répartis sur l?ensemble du territoire national. Ce phénomène est apparu avec la libéralisation du secteur minier, donnant ainsi l?occasion à des opérateurs privés de se lancer dans l?exploitation de gisements salins. Malheureusement, le traitement du sel et son enrichissement en iode - une recommandation nationale remontant aux années 1967/68 et réactualisée par décret en 1990 (décret exécutif n°90/40 du 30 janvier 1990) - ne sont pas respectés dans beaucoup de cas. L?Algérie fait partie des 130 pays sur les 191 recensés et où la carence en iode représente l?une des principales causes de retard et lésions mentales chez l?enfant. Selon le docteur Hadj Lakhal, chef de protection et de promotion de la qualité, « pour l?Organisation mondiale de la santé (OMS), il suffit qu?un pays présente plus de 5% de consommation de sel non iodé pour qu?il soit répertorié dans la catégorie des pays à risque ». La situation en Algérie est dramatique car, selon des statistiques communiquées par Mlle Hachi du CACQE, le taux de consommation du sel iodé, qui était de 92% en 1995, est tombé à 68,5% actuellement. D?où, selon elle, la nécessité d?une telle initiative qui vise en premier lieu la sensibilisation des intervenants dans ce domaine, notamment ceux activant de manière artisanale, avant de passer à l?action répressive. Hormis la promesse faite par un responsable du secteur minier pour faire en sorte que la réglementation actuelle soit appliquée avec rigueur, les directions de contrôle sont également appelées à jouer leur rôle. A titre d?exemple, pour le cas de Sétif, le responsable du laboratoire de contrôle de cette ville a confié que sur 40 échantillons analysés par ses services, 35 ne sont pas conformes à la réglementation spécifique qui autorise la commercialisation de sel avec une teneur en iode définie selon la norme algérienne NA 6351 inspirée de la norme Stan 150/1985 du Codex Alimentarius. A Oran, il est question de plusieurs saisies effectuées par les services de la Direction du contrôle des prix (DCP). Deux arrêtés de fermeture (avec saisies respectives de 43 t et 7 t) et des poursuites judiciaires ont été engagées à l?encontre de deux opérateurs à El Hassi. Une quantité de 70 t de sel non conforme a été saisie à El Mohgon, près d?Arzew, par les agents de la DCP. « Les opérateurs en question sont en réalité de simples conditionneurs et la marchandise mise en doute provient d?El Oued et de Ghardaïa avec des bulletins d?analyse de laboratoire spécifiant que le sel est conforme », s?étonne M. Tahar, qui explique cette anomalie par les avaries pouvant survenir durant le transport. En l?absence de données centralisées sur la fraude, l?ampleur du phénomène relevé par le directeur central du CACQE, Rachid Ahmed, a été bien démontrée par le professeur Lakhal, principal dirigeant d?un ouvrage de référence intitulé Guide de lutte contre les carences nutritionnelles. Pour lui, ce fléau a été aggravé par la non-disponibilité, pendant les deux dernières années, des réactifs mettant en évidence de manière optimale cette carence nutritive responsable de plusieurs troubles pouvant apparaître aussi bien dans le f?tus que chez le nouveau-né, l?enfant ou l?adulte. Anomalies congénitales, crétinisme neurologique, déficit psychomoteur, hypothyroïdie, etc. sont des exemples de pathologie, mais la plus répandue en Algérie reste le goitre. Le risque pour cette maladie existe depuis bien avant l?indépendance et a fait l?objet de plusieurs études, dont celles effectuées par Moulay Benmiloud, grâce à qui on doit la mise en place du « Programme africain de lutte et de prévention contre le goitre ». Le périmètre situé entre Ténès, Boghar, Constantine et Skikda a été pendant longtemps la zone à risque par excellence en Algérie. La région de Nédroma a été incluse dans cette classification qui pourrait (en attendant que des études le confirment) être complétée par des régions du sud du pays.


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