Algérie - A la une

Journée du Chahid.. Ces artistes qui ont fait la révolution



L'Algérie commémore aujourd'hui, la journée nationale du Chahid. C'est l'occasion de rappeler que beaucoup d'artistes sont tombés au champ d'honneur et pris les armes durant la révolution pour combattre le colonialisme français.Alors qu'on commémore aujourd'hui, la journée nationale du Chahid, on devrait rendre hommage à ces artistes qui ont rejoint la troupe du FLN que dirigeait le militant et homme de théâtre Mustapha Kateb, mais aussi à ces musiciens, chanteurs, comédiens, peintres, poètes et écrivains qui n'ont pu rejoindre cette troupe car ils étaient au maquis, en prison ou dans les camps de concentration. Il faut noter aussi que vu les événements que vivait l'Algérie durant la révolution, Mustapha Kateb ne pouvait contacter tous les artistes de l'époque. Parmi les révolutionnaires qui n'avaient pas rejoint la troupe du FLN, il y avait Hassan Hassani et son compère de scène et ami Tayeb Abou El Hassan.
Ce dernier qui n'a pas eu le droit à l'hommage qu'il mérite si ce n'est lors du dernier festival du théâtre comique de Médéa, ni en tant qu'artiste ni en tant que révolutionnaire avait planifié et participé à la plupart des attentats qui ont eu lieu entre le square Port Saïd (ex. Bresson) et le Hamma à Belouizdad. Après être passés par le centre de tri de Beni Messous, ces deux grands comédiens ont séjourné dans plusieurs camps de concentration, notamment ceux de Bossuet et Paul Cazelles.
El Badji condamné à mort
D'autres artistes tels que Rachid Berkani étaient à leurs côtés dans ces camps. Le chanteur et virtuose de la guitare Mohamed El Badji était également un grand révolutionnaire. Il fut condamné à mort et ne sortit de la prison de Serkadji qu'après l'annonce du cessez le feu. Ali Maachi a, de son côté été exécuté et pendu sur la place publique de Tiaret qui porte aujourd'hui son nom. Le réalisateur Amar Laskri était un moudjahid ayant pris le maquis d'où la réussite de ses films puisqu'il sentait ce qu'il filmait et l'avait vécu. Le comédien et fantaisiste Djaâfer Beck était également un maquisard durant la révolution. On doit noter que Madjid Reda qui était parmi les premiers animateurs d'émissions à la radio aux côtés de son frère Habib était tombé au champ d'honneur les armes à la main. C'est le même cas pour le musicien Rachid Bachtobdji, le frère de Kaddour. Les deux frères avaient déjà au début des années 1940, fait partie de la troupe Reda Bey que finançait le PPA-MTLD. Il faut rappeler également que le grand comique et moudjahid Mohamed Touri est mort suite aux tortures qu'il avait subies lors de son incarcération par les soldats français. Une salle de théâtre à Blida et la petite place où se trouve la salle du Théâtre national algérien portent le nom de Mohamed Touri qui était un brillant comédien et chanteur comique. Il est souhaitable de donner des baptiser des salles de spectacles ou des instituions culturelles aux noms de Chouhada tels que Habib Redha, Tayeb Abou El Hassan etc..
Des femmes parmi les moudjahidine
De son côté, la chanteuse Fadhila Dzirya avait été emprisonnée à Serkadji pour ses activités au sein de l'OCFLN, notamment pour collecte de fonds pour la révolution. La comédienne et moudjahida Chafia Boudraâ (Lla âyni) avait choisi de monter au maquis. Epouse du commandant et chahid Salah Boudraâ, elle avait pris les armes au Djebel pour lutter contre les soldats français. Pour ce qui est de la littérature, on ne devrait pas oublier des hommes de lettres tels que Moufdi Zakaria, l'auteur du chant national Qassaman qui est également passé par Serkadji et Miryam Ben qui a été condamnée pour 20 ans de travaux forcés.
La lutte en France
Pour rappel, nos artistes qui se trouvaient en Europe notamment en France ont activé au sein de la fédération de France. C'est le cas de Akli Yahiatene qui a été mis en prison à deux reprises en France. D'ailleurs c'est en prison qu'il avait écrit son grand succès Yal Menfi. L'autre grand chanteur Farid Ali qui, des son jeune âge avait adhéré au PPA avait déjà été l'auteur d'un attentat à Paris en 1951, c'est-à-dire avant même le déclenchement de la révolution.
Lui aussi, il sera arrêté plus tard en Algérie et emprisonné. Farid Ali était connu pour sa participation à la révolution mais sa belle voix et ses chansons «Zhar Oulach», «Miss el Ghourba», «Anda Telidh», notamment «Ayemma âzizen ur stru». L'autre chanteur Saïd Bestandji alias Hassan Badri était recherché par les polices de France de 1949 à 1962. D'ailleurs, au lendemain de l'indépendance, un commissaire de police français lui avait adressé un message par le biais d'intermédiaires, l'invitant en France pour lui montrer les astuces et les cachettes qu'utilisait ce chef de zone de la fédération de France du FLN durant toute cette période où il était recherché.
Dans toutes les villes d'Algérie, des artistes ont pris les armes ou lutté d'une façon ou une autre contre le colonialisme français mais il est regrettable aussi que durant la même période d'autres collaboraient avec le 2e bureau ou prenaient plaisir à se réunir avec les officiers français pour dénoncer leurs frères, mais les traîtres qu'ils soient démasqués ou non, ont toujours existé dans toutes les guerres. Heureusement qu'en Algérie, ils étaient moins nombreux que les révolutionnaires.
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