Algérie - A la une

Journée d'information sur les relations justice-presse


Journée d'information sur les relations justice-presse
Les journées d'information sur «La presse et la justice» se poursuivent à travers plusieurs sièges des cours de justice du pays. Ce qui est surprenant et regrettable à la fois, c'est que ces rencontres censées d'être des «Journées d'informations» se sont reconverties en un véritable «procès» des médias.Invités à prendre part à ce rendez-vous, les représentants des différents organes de presse ont assisté à des réquisitoires donnés par les procureurs et présidents des cours. Invités à s'asseoir sur les bancs de la salle d'audience, les accusés, (les journalistes) ont suivi attentivement les requêtes, conseils et surtout les accusations des magistrats, installés en haut des tribunes. Plusieurs propositions ont été faites par les «justiciers», faisant savoir aux représentants de la presse qu'ils devraient suivre des stages de perfectionnement et des formations. «Avant de publier des informations sur des affaires traitées par la justice, vous devriez attendre le verdict du tribunal», a fait savoir un président de la cour aux journalistes. Ce magistrat voulait expliquer aux journalistes qu'ils devraient uniquement rendre publique la décision du président du tribunal et de la cour. Par conséquent, toute information recueillie auprès de certains services ou obtenue par le biais des avocats ne devrait pas être publiée. Dans le cas contraire, cet état de fait pourrait se retourner contre le journaliste qui sera poursuivi pour diffamation. Pour avoir publié des informations sans autorisation, Il pourrait alors être convoqué à la barre comme tout autre délinquant, malfaiteurs ou un quelconque criminel. Toujours et lors de ces journées d'information, un procureur de la République n'a pas manqué de montrer du doigt les journalistes, les accusant d'être derrière l'assassinat des deux enfants Brahim et Haroun enlevés à Constantine. Ce dernier a expliqué que le tapage médiatique a motivé selon lui, les ravisseurs à tuer leurs otages, a-t-il fait savoir. «L'assassin n'avait pas l'attention de tuer les deux enfants. Malheureusement, la publication de fausses informations, la diabolisation de cette affaire d'enlèvement et l'atteinte aux émotions des personnes par les médias ont été à l'origine de ce qui s'est passé pour les deux enfants. A la sortie de l'une de ces «journées d'informations», un confrère a indiqué que pendant l'intervention de magistrats, il avait l'impression qu'il comparaissait devant le tribunal pour un délit quelconque. C'est le même constat d'un autre journaliste qui a indiqué qu'il a voulu répondre aux magistrats pour leur dire ce qui suit : «Sommes-nous dans une journée d'information ou au procès des médias '». Si j'ai pris la peine de ne pas interroger le procureur, c'est uniquement pour ne pas polémiquer, a-t-il ajouté. Ce n'est pas le cas pour un autre journaliste qui a indiqué vouloir interroger les magistrats sur plusieurs sujet et surtout sur le droit d'informer l'opinion publique. «J'ai bien voulu également demandé aux magistrats de nous expliquer les jugements rendus à l'encontre de certains justiciables sans qu'ils ne soient au préalable informés. A ce même sujet, notre confrère a ajouté que des citoyens ont indiqué qu'ils avaient été condamnés sans qu'ils ne reçoivent des convocations. Ce n'est qu'après avoir été arrêté par les policiers ou les gendarmes qu'ils apprennent qu'«ils avaient été condamnés par contumace. Un autre journaliste a soulevé le droit du citoyen de se faire représenter par un avocat d'office, dans le cas où il n'était pas en mesure de désigner un avocat. Il est de même pour les citoyens qui n'ont pas de moyens pour se payer un avocat pour les représenter devant une juridiction. Ce dernier a fait savoir qu'un citoyen sur 10 000, savait qu'il a le droit de demander de l'aide à l'Etat pour pouvoir désigner un avocat. Des milliers de citoyens se voient priver de leur droit et n'ont pas pu se faire représenter devant le tribunal, la cour ou le conseil d'Etat, a-t-il ajouté. En ce qui concerne ces dites journées d'informations, un autre journaliste a indiqué qu'il aurait été plus évident et plus sage que ces rendez-vous soient chapeautées par des experts et des spécialistes en la matière, avec la participation des représentants de la justice. Cet état de fait aurait pu être bénéfique pour les représentants des deux corporations et aurait certainement éviter à ces rencontres de se transformer en procès des médias, a-t-il conclu. En somme, les représentants des différents organes de presse avec qui nous nous sommes entretenus ont indiqué qu'ils avaient pris acte des recommandations, propositions et accusations formulées au cours de ces journées d'informations. Ils n'ont pas manqué d'ajouter qu'ils continueront à faire leur devoir d'informer comme, ils l'avaient fait auparavant tout en veillant au strict respect de la déontologie du métier.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)