Algérie

Journée d’étude sur le processus colonial


Le professeur Arif situe les enjeux économiques Lors de la journée d’études, organisée samedi dernier au centre universitaire de Mascara, sur le processus colonial, qui a vu la présence de politologues et d’universitaires des deux rives de la Méditerranée, l’économiste Salah Eddine Arif a axé son intervention sur les enjeux économiques qui ont été à l’origine du processus de colonisation de l’Algérie. C’est la prépondérance de la place de l’Algérie dans le bassin méditerranéen qui sera à l’origine de la coalition des puissances européennes pour tenter de réduire à néant son influence, en projetant une occupation de ce pays. Une stratégie qui sera clairement exprimée lors de congrès internationaux, notamment celui d’Aix La Chapelle en 1818. C’est la France qui aura la primauté de planifier l’occupation de l’Algérie, après avoir détruit la flotte algérienne au lendemain de la bataille de Navarin en 1827. Au cours du dix-septième siècle, l’Algérie avait déjà pris ses distances vis-à-vis de l’Etat Ottoman et sa flotte avait réussi à dicter la souveraineté de l’Etat algérien en imposant, aux pays européens du pourtour méditerranéen, des taxes pour le passage de leurs navires ou la conclusion de traités comme celui concernant les relations algéro-françaises depuis 1561. Ainsi, lorsque les Etats européens avaient exercé des pressions sur la France durant la Révolution française, c’est l’Etat algérien qui a accordé des prêts sans intérêts et assuré l’approvisionnement en blé d’un pays menacé par la famine, mais qui finira par faire preuve d’ingratitude en refusant de s’acquitter de ses dettes. L’occupation de l’Algérie par la France répondait à des objectifs politiques, religieux et surtout économiques. Depuis Louis XIV, les souverains français n’ont jamais caché leurs visées de gagner une base arrière en Algérie. C’est l’échec de Waterloo en 1814 qui avait détourné le projet de Napoléon de tenter une expédition en Algérie. Le projet sera réactivé par Charles X en 1824 pour mettre un terme au mécontentement du peuple français tout en barrant la route à la Grande-Bretagne en Méditerranée. L’occupation de l’Algérie avait aussi des visées religieuses. Il s’agissait d’assurer une victoire sur l’Islam et de propager le christianisme sur les côtes d’Afrique. Mais ce seront les enjeux économiques qui seront les plus déterminants. L’économie de la France en pleine expansion avait besoin de marchés. Aussi, l’implantation de la population française en Algérie, qui possédait des terres fertiles et un climat favorable, allait permettre le développement de l’agriculture. Le 16 juin 1827, la France déclare la guerre à l’Algérie et envoie une expédition commandée par le général de Bourmont. L’impréparation des troupes algériennes, et l’inexpérience de leur chef Ibrahim Agha, facilitera la conquête et le Dey Hussein Pacha dut signer le traité de reddition le 5 juillet 1830. Les termes du traité ne furent pas respectés par l’envahisseur. C’est ainsi que les trésors de la Casbah furent pillés, la mosquée Ketchaoua transformée en église et la capitale algérienne défigurée par les démolitions. A l’intérieur du pays, la colonisation va bouleverser l’espace agricole algérien et rompre les rapports économiques qui régissaient le monde de l’agriculture et de l’élevage.


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