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Jijel et l'ambassade US rendent hommage à Mohamed Seddik Benyahia



Pour commémorer le triste anniversaire de sa disparition, une cérémonie de recueillement a été improvisée, ce lundi 3 mai, devant la maison qui l'avait vu naître un certain 30 janvier 1932, à la rue Si El-Houès, au centre-ville de Jijel.Trente-neuf ans après sa disparition dans un tragique accident d'avion, alors qu'il était en mission de paix pour tenter de mettre un terme au conflit armé qui opposait l'Iran à l'Irak, Mohamed Seddik Benyahia reste toujours l'icône de la diplomatie algérienne. Fin diplomate et habile négociateur, qui a participé aux accords d'Evian ayant abouti à la libération du pays du joug colonial français, l'homme a contribué à la libération des otages américains, retenus à Téhéran en 1981.
Avant l'hommage que lui a rendu sa ville natale, Jijel, en commémorant lundi dernier l'anniversaire de sa mort, c'est l'ambassade américaine qui s'est rappelée de lui et de ses efforts pour la libération des otages retenus en Iran durant 444 jours.
Dans un post sur sa page Facebook, la représentation diplomatique américaine a rendu un vibrant hommage à cet homme en écrivant notamment : "Aujourd'hui marque l'anniversaire de la mort tragique du ministre algérien des Affaires étrangères Mohamed Seddik Benyahia en 1982, lorsque son avion a été abattu alors qu'il travaillait pour trouver une solution pacifique à la guerre Iran-Irak. L'Amérique restera à jamais reconnaissante à Benyahia et à ses collègues diplomates algériens pour avoir facilité la libération des 52 diplomates américains retenus en otages pendant 444 jours après que les manifestants eurent pris d'assaut l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran." Cet hommage est accompagné d'une photo montrant Mohamed Seddik Benyahia saluant le vice-ministre américain des Affaires étrangères de l'époque, Warren Christopher, le 19 janvier 1981, après la signature des accords de libération de ces otages. Au-delà de cette reconnaissance internationale que lui témoigne la première puissance mondiale, Mohamed Seddik Benyahia a vécu en brillant intellectuel et militant de la cause nationale.
Pour commémorer le triste anniversaire de sa disparition, une cérémonie de recueillement a été improvisée, ce lundi 3 mai, devant la maison qui l'avait vu naître un certain 30 janvier 1932, à la rue Si El-Houès, au centre-ville de Jijel. Face à des proches du défunt ministre des Affaires étrangères, le wali Abdelkader Kelkel a rappelé le brillant parcours du diplomate, avant de procéder au dépôt d'une gerbe de fleurs à l'entrée de sa maison natale. La délégation s'est ensuite rendue au musée du Moudjahid pour assister à une rencontre sur la vie et l'?uvre du négociateur des accords d'Evian. Une exposition photos consacrée au parcours de l'homme a été organisée dans ce musée, retraçant à travers des illustrations photographiques les différentes missions et responsabilités qu'il a eu à assumer.
Le riche parcours de cet homme ne s'arrête pas à ces quelques photos résumant des séquences de sa vie tout au long des grandes missions qu'il a assumées en représentant l'Algérie avant même son indépendance ou en assumant de hautes fonctions au sein de l'Etat après le recouvrement de l'indépendance nationale. Mohamed Seddik est avocat de formation, après l'obtention d'un diplôme à la faculté de droit d'Alger. Ce statut lui a permis de défendre Rabah Bitat à son arrestation et d'assurer la liaison avec Abane Ramdane à son élargissement.
Dans son parcours militant, il a participé à la création de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema) et a pris part à la conférence de Bandung, en 1955, en Indonésie. Le congrès de la Soummam a consacré ce parcours en l'intégrant dans la liste des 17 membres suppléants du Conseil national de la révolution algérienne. Avant sa disparition, Mohamed Seddik Benyahia s'en est sorti avec des blessures qui l'avaient contraint à une longue convalescence suite à un premier accident d'avion, au Mali, en 1981. Le deuxième crash lui a été fatal, l'emportant à un si jeune âge, 50 ans, pour un homme de sa carrure, alors qu'il pouvait encore donner beaucoup à son pays et à sa diplomatie.
Amor Z.
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