Algérie

Jeunes de Bab El Oued (Alger)



Désintérêt pour le projet du Président Si certains jeunes rencontrés à Bab El Oued, à Alger, sont méfiants par rapport à la charte pour la paix et la réconciliation nationale, la majorité fait montre d?un désintérêt total pour le référendum. Dans ce quartier populaire de la capitale, qui continue à connaître des problèmes sociaux, dont certains remontent à l?époque coloniale, on préfère évoquer un vécu difficile que de parler « politique ». « Les jeunes du quartier vivent la précarité au quotidien », dénonce un habitant. L?activité favorite des jeunes de Bab El Oued est le commerce, pour la plupart, informel. Et quand on leur parle de charte pour la paix et la réconciliation nationale, les remarques et interventions démontrent une indifférence face à cet événement politique. Un jeune nous dit : « On veut du concret, pas de promesses qui n?aboutissent jamais. » D?autres jeunes interviennent pour le soutenir et s?interroger sur ce que cette charte va changer. Les jeunes sont sceptiques. Ils disent ne plus croire ni leurs gouvernants ni en l?espoir de voir un jour le pays sortir de la crise. La charte, pour eux, n?est qu?un événement politique de plus, parmi d?autres. « Cela ne changera rien pour nous les gens du peuple », soutient un citoyen. Des jeunes avouent ne pas avoir lu la charte. Ils ne sont pas intéressés par ce genre de lecture. « Rien à tirer », dit l?un d?eux. Même si Bab El Oued a souffert du terrorisme : bombes, assassinats dans les lieux publics. Le quartier compte ses dégâts et ses morts. Ses martyrs. « Ce référendum est organisé pour nous faire oublier la situation économique catastrophique du pays », lance un jeune étudiant en sciences politiques. Vont-ils voter le 29 septembre ? Les jeunes annoncent qu?ils vont s?abstenir. D?autres ne possèdent même pas la carte de vote. Ces jeunes-là, qui ont toujours gardé leur distance par rapport à divers événements politiques, ne revendiquent pas le vote comme un droit. Ils ne voient pas d?utilité à se rendre aux urnes. L?esprit rebelle de Bab El Oued est toujours là.



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