Algérie - A la une


Jeune et cheïkh
Il est jeune, ambitieux, et du talent à revendre. Nommez : Rafik Amari. Un nom parmi tant d'autres jeunes prodiges qui promettent un bel avenir à la chanson chaâbi, nonobstant l'univers, pas toujours aidant, dans lequel il s'échine à se frayer une voie. D'une belle voix perçante et douçâtre quand l'exigent la mélodie et le rythme, ce jeune promu cheïkh à 33 ans, envoûte et, parfois, laisse groggy de plaisir, y compris ceux pour qui le chaâbi n'est qu'un amas musical rythmé par un tapage rythmique, ringard à bien des égards. M'enfin ! Qu'on l'aime ou non, cet artiste passionné et fougueux, venu d'une contrée, Aïn Taya (petite ville balnéaire de la banlieue est de la capitale) laisse rarement indifférent. Pétri dans la bonne pâte, dans une famille où le père, Lounès, dominait la scène chaâbi locale aux côtés d'autres chouyoukh, où l'oncle, Saïd, qui n'est autre que le bras droit du grand barde de la chanson engagée, Sadek Djemaâoui, auteur de l'immortelle « Djibouha ya louled », vieux tube estampillant le fulgurant succès de l'EN de football contre l'Allemagne, un certain juin 1982, l'enfant Rafik fut presque condamné à la perpétuité artistique, a-t-on envie de lâcher. De fil en aiguille, il parvient, après une formation de fortune, mais qui s'est avérée payante au sein de la maison des jeunes de la localité, sous l'égide d'un formateur patenté, Mouloud Mezaguer, à asseoir son nom dans la sphère musicale de la région, ratissant large parmi les prestations à la fois publiques et privées. Un nom qui s'est très vite propagé dans le Grand-Alger et, donc, convoité par les instances culturelles et autres organisateurs de spectacle, notamment l'Office national de la communication et de l'information (ONCI) ou l'établissement de la wilaya d'Alger, Arts et Culture. L'occasion est on ne peut plus belle pour lancer une carrière parallèle dans les studios et suivre la « voie lactée » de ses maîtres à chanter, tels que le regretté Kamel Messaoudi ou Didine Karoum, son mentor. Il enregistre son premier album, en 2012 « Ya Layem », avec l'aide de l'un des ses « parrains », l'inénarrable chanteur-auteur-compositeur-animateur, Yacine Bouzama. L'opus n'est pas passé inaperçu, suscitant la satisfaction de son éditeur, Billal, et les passages en boucle à la radio. Boosté par tant d'échos favorables, il fait appel à de grands paroliers et compositeurs, à l'image de Kaddour Frah (l'auteur d'« Echemâa » de Kamel Messaoudi) et Abdelhadi Boukoura, chef d'orchestre de l'association de musique andalouse « Les Beaux Arts », pour un second album, dont la sortie est prévue pour bientôt. Intitulé « Malka Qalbi », cette nouvelle ?uvre se veut à 100% sentimentale. On y retrouve quelque huit chansonnettes toutes aussi riches et variées tant sur la mélodie que sur la rythmique. Jamais deux sans trois, Rafik s'apprête à lancer son troisième « bébé » dès le mois de novembre prochain et nous promet déjà de belles, de très belles, surprises.


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