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«Je ne prévois jamais de budget pour le Ramadhan, c'est au jour le jour... »


«Je ne prévois jamais de budget pour le Ramadhan, c'est au jour le jour... »
Il est commerçant en alimentation générale, Hamza. Sa devise, contrairement à la logique, c'est «vivre pour manger».Et ce n'est pas ce mois de piété qui va lui faire changer d'avis. «Déjà, en temps normal, je n'ai pas un comptable dans ma tête, alors pendant le Ramadhan, je suis excessivement dépensier. C'est un bonheur, manger, après 16 heures de jeûne», dit-il. Hamza et ses semblables ne calculent pas. Lui, il est de ceux qui ne prévoient jamais de budget pour le Ramadhan. «Et même si je le voulais, je ne pourrais pas.Pendant la journée, je ne suis plus une espèce humaine», confesse-t-il. «Après le f'tour, je redeviens sage et je tente d'établir un bilan. Je me dis, je suis un ogre. Mais, le lendemain, je redeviens l'animal qui ne regarde que les étals.Chaque jour, la facture est différente. Si je sors de la maison avec 5 000 DA, je retourne sans le sou chez moi, mais une huitaine de sachets remplis de tout, même de victuailles que je n'avale jamais», avoue-t-il. Hamza a un ventre dans les yeux. Au marché, il dévore tout des yeux avant de faire ses emplettes. «Pour le pain, par exemple, j'achète toutes les variétés: baguettes, galettes, orge, farine, maïs je n'y peux rien. Je ne pèse pas lourd, comme vous voyez, je ne suis pas boulimique, mais je deviens comme un fou en voyant les légumes, les fruits, les jus, les sucreries, je suis un jeûneur sans mesures».Est-il conscient qu'il est un grand gaspilleur' «Je m'en rends compte après la rupture du jeûne, pas dans la journée. Mais, c'est toujours sans regrets. Car, même si je ne mange pas toujours ce que j'achète, «l'opération achats» procure un bonheur inégalable. Mon épouse a beau me rappeler de ne pas ramener du pain ou un autre aliment, je n'en fais qu'à ma tête, je suis incorrigible.Allah ghaleb!» reconnaît-il. Finalement, Hamza déboursera 100 000 DA environ ce mois. «C'est tous les ans comme ça et ce n'est pas à 58 ans que je vais changer. Il faut dire que même pendant les onze mois de l'année, l'économie et moi ça fait deux, mais pendant le Ramadhan, c'est de la folie, je n'y peux rien».Des Hamza, il en existe à la pelle. «Les gens comme moi, en plus de la foi, ont besoin d'un psychologue. Mais en attendant de consulter un psy, je me goinfre selon mes envies. C'est mieux que de s'énerver sur les gens, non '» s'interroge-t-il avec humour.


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