Algérie - Revue de Presse

Jawed Bererhi. Directeur général de Monlait



L?homme qui perd deux millions de dinars par jour Il reconnaît volontiers qu?il n?est pas le plus mal loti des producteurs du pays. Chaque jour, 220 000 litres de lait sortent de son usine de 9 500 m2 à Oued Smar, faisant d?elle une des plus importantes unités de l?Algérois, qui absorbe au quotidien 1 million de litres. Jawed Bererhi, directeur général de Monlait, à la tête d?une centaine d?employés, n?en est pas pour autant rassuré. « Jusqu?à la fin de l?année, le marché va rester extrêmement tendu, confie-t-il. La crise va encore durer au moins un an et demi, le temps que les stocks se reconstituent. La rentrée ? ça devrait aller. nous sommes rassurés par les subventions de l?Etat même si elles mettent beaucoup de temps à arriver. Je m?inquiète davantage pour 2008. » Dans ses entrepôts, des centaines de sacs de poudre s?entassent. Difficile de croire à une pénurie. « Ne vous y fiez pas. Je fais rentrer chaque mois 600 tonnes de poudre, d?Ukraine, d?Irlande, d?Inde, d?Argentine? qui partent très très vite. » Depuis le début de la crise, cette poudre lui fait perdre jusqu?à 2 millions de dinars par jour, car le produit fini dépend à 90% du prix de la matière première. « Les 10% restants comprennent les charges (salaires, énergie pour les machines, frais financiers), le prix de l?eau, et le prix du sachet. » Pas de chance : ce dernier est fait en polyéthylène, une matière dont le prix est aussi en train de flamber, puisque fabriquée à partir de pétrole. « Alors qu?elle ne coûtait que 135 DA le kilo, il y a trois ans, je la paie aujourd?hui 210 DA. » Son assise financière le lui permettant, il a donc choisi de se réorienter, en utilisant la poudre de lait pour fabriquer des produits plus rentables comme le fromage. « Je peux le faire, parce que je n?ai plus de crédit mais ce n?est pas le cas de tous les producteurs, nuance-t-il. Certains sont pris à la gorge, obligés de payer leur poudre cash et ne peuvent pas assumer de nouveaux investissements. » Critiquée, cette solution permet en tout cas à ceux qui optent pour les produits dérivés de payer les charges de l?entreprise. « Et encore, souffle Jawed Bererhi, ce n?est pas avec le fromage que je vais récupérer les deux millions de dinars que je perds tous les jours? »
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