Algérie - A la une

« J'ai adoré les 'uvres projetées lors du 5e FICA »



« J'ai adoré les 'uvres projetées lors du 5e FICA »
Né au Benin en 1967, Idrissou Mora Kpaï a quitté son pays à 19 ans, avec le bac en poche. Après avoir séjourné en Algérie, puis en Italie, il décide de s'installer en Allemagne. Il étudie la civilisation américaine à Berlin, avant de se présenter au concours d'entrée de l'Ecole supérieure de cinéma et de télévision de Babelsberg où il est admis dans la section réalisation. Ses études de cinéma achevées, Idrissou réalise son premier documentaire « Si Guerki, la reine mère ». Ce film a reçu plusieurs distinctions. Le réalisateur a, dernièrement, pris part au 5e festival international du cinéma d'Alger, tenu du 12 au 18 décembre, en tant que membre du jury de la section film documentaire. Il se livre dans cet entretien express.Comment s'est déroulée votre mission comme membre du jury de la section film documentaire 'C'est un travail de groupe. J'ai adoré les ?uvres projetées lors du 5e Fica. Il faut dire que je connais bien ce festival vu que j'ai obtenu, en 2012, avec mon film documentaire « Indochine sur les traces de ma mère », le prix spécial du jury du 3e FICA. Une consécration qui m'a énormément ravi.Que pensez-vous de ce festival 'J'aime bien ce festival, surtout qu'il est différent de tous les autres festivals que je connais. D'abord, c'est un festival qui se consacre au cinéma engagé, donc il traite de sujets d'actualité. C'est un défi. Ensuite, cette manifestation encourage l'échange interculturel. La preuve, le jury est composé de cinq membres venus de cinq continents. Nous avons collaboré dans une bonne ambiance. Nous avons débattu ensemble les huit films documentaires. C'était une bonne expérience. Non seulement ce festival s'est ouvert au public connaisseur, mais, en plus, au grand public. J'étais agréablement surpris par le nombre de spectateurs qui affluaient tous les jours à la salle El Mouggar.Y aura-t-il des coproductions cinématographiques 'Je l'espère bien. Ces derniers jours, nous avons longuement discuté de projets de cinéma entre réalisateurs. J'ai un projet de fiction qui traite de la guerre d'Indochine. Ce film parle des soldats africains et algériens et de leur participation à la guerre d'Indochine aux côtés de la France. Ce projet met en lumière une situation qui n'est pas très connue : le changement de camp, c'est-à-dire des colonisés qui se battent pour la France. Je suis à la recherche de financement. J'aimerais bien discuter avec mes collègues algériens pour voir s'il y a possibilité de faire participer un cinéaste ou réalisateur algérien.La distribution d'un film est primordiale. Comment se passe-t-elle en France et dans votre pays natal 'C'est très complexe de répondre à cette question vu que j'ai habité dans plusieurs pays, cela fait trente ans que je n'habite plus dans mon pays d'origine (Benin). Je réside actuellement aux Etats-Unis. Cela dit, je connais la situation de la distribution des films en France. Tout d'abord, elle est différente de celle du Benin. Chez moi, on n'ose pas parler de distribution à cause de l'absence intégrale de réseau de salles de cinéma. Mais en France, c'est une industrie de distribution qui est instaurée depuis longtemps. Il faut avoir l'adhésion des distributeurs pendant la production. Aux Etats-Unis, c'est très complexe car il existe deux systèmes : le système d'Hollywood et le système du cinéma indépendant qui fonctionne à l'image du cinéma en Algérie, en France ou en Europe.Le mot de la fin...J'ai eu l'occasion de visionner de beaux films que je connaissais de titre mais que je n'ai jamais eu à voir. J'ai apprécié plusieurs films mais je suis particulièrement touché et fasciné par le long métrage « La femme du ferrailleur » du réalisateur bosniaque Danis Tanovic. J'ai été séduit par le sujet choisi par le réalisateur, notamment le côté humain, l'émotion et la simplicité du discours. La thématique concerne les pays du monde entier. Je rappelle que le film traite de la vie d'un couple, la femme est très malade, l'époux doit l'hospitaliser mais il n'a pas de couverture sociale. Pendant dix jours, le mari, qui travaille comme ferrailleur, tente le tout pour le tout et vend le maximum de fer afin de sauver la vie de sa femme. Ce film a remporté, en 2013, deux prestigieux prix .


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)