Le brutal abaissement de la note de l'Italie par l'agence Moody's a provoqué une levée de boucliers dans la péninsule contre cette décision jugée injuste qui n'a toutefois pas empêché le pays de placer, avant-hier, 5,25 milliards d'euros d'obligations sur le marché. Moody's a dégradé la veille la note de l'Italie de deux crans, de A3 à Baa2, et maintenu la perspective négative en raison de la situation en zone euro et des "risques de contagion" émanant de l'Espagne et de la Grèce. Selon Moody's, il existe un risque que l'Italie "ne puisse plus se financer auprès des marchés financiers", en raison d'une croissance "faible" et un "chômage plus élevé", qui l'empêcheraient de remplir ses objectifs de réduction des déficits. L'abaissement de la note de l'Italie par l'agence de notation Moody's a provoqué une levée de boucliers dans la péninsule, même si le chef du gouvernement, Mario Monti, en voyage aux Etats-Unis, ne s'est pas prononcé. "La notation de Moody's est complètement injustifiée et trompeuse, elle ne tient pas compte du travail effectué par notre pays", a notamment commenté le ministre du Développement économique Corrado Passera.
Moment choisi mis en cause
"Je pense que notre pays, un pays manufacturier, est bien plus fort que ce qui ressort de la notation de Moody's", a renchéri le président du patronat italien, Giorgio Squinzi. La Commission européenne a mis en cause le "moment" choisi par l'agence Moody's pour dégrader la note de l'Italie, juste avant une émission de dette. Le porte-parole du commissaire européen chargé des Affaires économiques, Olli Rehn a par ailleurs salué les actions "déterminées" de ce pays pour rétablir ses finances. L'impact de la dégradation de la note italienne sur l'émission obligataire a cependant été limité car "il n'y a plus d'acheteurs étrangers", a souligné l'analyste Ugo Bertone, du site d'informations financières italien, Firstonline.info. La principale émission, qui portait sur 3,5 milliards d'euros à échéance 2015, a enregistré un franc succès avec une demande pratiquement doublée et des taux en nette baisse, à 4,65% contre 5,30% lors de la dernière émission du même type. Les trois autres échéances, à 2019, 2022 et 2023, ont en revanche enregistré des résultats plus mitigés, les deux dernières émissions ayant été réalisées à des taux pratiquement stables tandis que la première a vu ses taux grimper à 5,58% contre 4,30% en mars.
Le taux à 10 ans en dessus de 6%
"Une fois de plus, le Trésor a réussi à vendre sa dette, ce qui est la priorité en ce moment", a déclaré Nicolas Spiro, directeur général de Spiro Sovereign Strategy, "mais son coût est encore élevé et reflète les risques croissants en Italie". En revanche, la dégradation de deux crans a eu un effet sur les taux d'emprunt à 10 ans de l'Italie sur le marché secondaire, qui sont repassés au-dessus des 6%. Le chef du gouvernement italien Mario Monti n'a pas exclu, mardi, que Rome ait recours à un moment donné aux fonds de secours de la zone euro pour faire face à la flambée de ses taux d'emprunt, une option qu'il avait écartée jusqu'ici. Le prochain test sur le marché obligataire à long terme aura lieu à la rentrée, le Trésor italien ayant annulé l'émission obligataire à moyen et long terme prévue le 14 août en raison de "l'évolution positive des entrées fiscales", explique un communiqué.
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Posté Le : 15/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mustapha S
Source : www.lemaghrebdz.com