Algérie

Invité à «démissionner du gouvernement»



Soltani contre-attaque mais ne livre pas sa «liste noire» Aboudjerra Soltani, le chef du MSP ne semble pas vouloir ou pouvoir aller au concret en apportant des noms de personnalités de l’Etat «corrompues» dont il détient des dossiers, comme il l’a annoncé il y a quelques jours. Sollicité de part et d’autre pour des clarifications, le chef du MSP a carrément esquivé les questions des journalistes qui l’interrogeaient en marge de ses meetings tenus ce week-end à Sidi Bel-Abbès et Tlemcen. Au contraire, il semblerait qu’après un temps de «réflexion», les responsables du parti, qui devaient donner une réponse à cette question au cours d’une réunion du bureau exécutif, tenue lundi dernier, ont convenu d’attaquer, en réponse au discours virulent du président de la République. Discours que certaines lectures ont orienté en partie en direction du chef du MSP, sollicité de donner des noms ou des dossiers des «corrompus». C’est le chef du MSP, lui-même, qui a commencé. Après avoir écarté toute possibilité de démissionner du gouvernement, tant le poste est aux yeux du parti très important du point de vue politique, Soltani contre-attaque en allusion au discours du chef de l’Etat, indiquant que «l’Algérie n’est la propriété de personne quoi qu’il occupe comme hautes fonctions dans l’Etat». L’allusion est bien entendue au discours du chef de l’Etat tenu devant les walis il y a une semaine, où le chef de l’Etat avait clairement fait parvenir à Soltani le message suivant : se taire s’il n’a pas de noms à donner ou partir. Plus incisif, Soltani est encore allé loin en répondant au chef de l’Etat au sujet de son intervention sur une chaîne satellitaire arabe. «Le temps du parti et de la pensée unique est révolu grâce à ces chaînes, qui ont changé carrément les mentalités... Les gens quitteront leurs responsabilités, l’Etat quant à lui demeurera». La contre-attaque est également relayée par Abderrezak Mokri. Dans une déclaration, le vice-président du mouvement a fait savoir que «le mouvement n’est pas fonctionnaire chez Bouteflika, mais un partenaire et que certaines questions importantes imposent un traitement en tant que tel et non pas de cette manière -de Bouteflika-», tout en considérant que les critiques du chef de l’Etat sont une humiliation pas du seul chef du parti, mais de l’ensemble du parti. Au lendemain du discours du chef de l’Etat, Mokri n’a pas hésité à interpeller le président de la République au sujet de ses révélations faites en 1999 au sujet des «quinze barons qui gèrent le commerce extérieur de l’Algérie». Un soutien au premier responsable du parti en difficultés, qui vient marquer «une certaine» cohésion des rangs au sein du mouvement en prévision des prochains rendez-vous électoraux. Pour l’instant, il semblerait que le parti ait dépassé, en apparence, une crise qui allait le mettre au tapis. Reste à savoir qu’elle sera la réponse réservée par la justice aux graves déclarations du chef du MSP. Le plus important étant de savoir s’il existe bel et bien une «liste noire» chez le MSP.
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