La presse partagée
Avec le retour des attentats du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan - reconnu comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l?Union européenne), en mai dernier, la presse s?était déferlée, en fonction de son point de vue, contre le gouvernement ou les forces militaires. La presse turque est dominée par les nationalistes, les kémalistes (républicains), les islamistes et les ultra-libéraux. Les nationalistes et les républicains reprochent au gouvernement, notamment au Premier ministre Erdogan, de faire renaître le PKK à cause de la soi-disant démocratisation, pour satisfaire l?Union européenne et les Etats-Unis. Selon ces derniers, le gouvernement ne défend pas les intérêts nationaux du pays et reçoit ses instructions de l?UE et des Etats-Unis. Un journaliste républicain écrit : « Nous donnons une lutte contre une organisation terroriste gâtée par les Etats-Unis? où tout le poids est mis sur l?armée turque alors que le gouvernement observe le tableau en tant que spectateur ». Un autre nationaliste affirme : « Un pouvoir qui voit l?armée comme un ennemi? Un gouvernement qui n?a pas réussi à comprendre que les Etats-Unis étaient une force qui veut découper le pays et non le fusionner? La lutte antiterroriste ne se fait pas avec un papier d?autorisation de Washington ou Bruxelles. On n?ira nulle part avec un gouvernement qui laisse les intérêts nationaux du pays aux mains des Etats-Unis ». Les journaux islamistes se divisent en deux catégories : modérés et radicaux. Les deux côtés s?opposent à l?armée turque. Toutefois, les islamistes modérés défendent les thèses du Premier ministre alors que les radicaux s?opposent également au gouvernement actuel. Ils lui reprochent de suivre la politique des Etats-Unis. Un journaliste islamiste modéré attaquait ainsi l?armée : « Avez-vous nettoyé les terroristes à l?intérieur du pays que vous demandez permission pour ceux en Irak ? » Un islamiste radical renchérit : « Il serait temps que le gouvernement comprenne que les Etats-Unis, qui sont devenus nos voisins, ne sont plus nos alliés mais des adversaires de facto. » Les ultra-libéraux, quant à eux, soulignent l?importance des relations internationales. Ils estiment que, pour un développement plus rapide de la Turquie, il faut préserver de bonnes relations avec les Etats-Unis ainsi qu?avec l?Union européenne. Selon eux, une opération transfrontalière endommagera les relations avec ces derniers. « Dans cette situation, une opération militaire (contre l?Irak) placera contre nous, non seulement les Etats-Unis, mais aussi l?Angleterre, la France, le Japon, la Russie et le monde arabe. » Néanmoins, il reste un nombre important de journaux indépendants ne voulant s?opposer ni au gouvernement ni à l?armée. Ces derniers tentent de rester objectifs face aux événements. Malgré leur objectivité, ils n?osent pas s?opposer totalement au gouvernement à cause de leurs intérêts financiers, voire soutiennent parfois les thèses du Premier ministre. E. E.
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Posté Le : 11/07/2007
Posté par : sofiane
Source : www.elwatan.com