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Interrogations sur le rôle de l'armée et les surenchères claniques



Interrogations sur le rôle de l'armée et les surenchères claniques
Madani Mezrag, le chef terroriste repenti, a annoncé la création de son parti politique. Alors que la loi interdit aux personnes impliquées dans les événements douloureux de la décennie noire d'avoir une quelconque activité politique, voilà que l'ancien chef de l'Armée islamique du salut, bras armé du Front islamique du salut dissous, ose cette annonce après avoir réuni son état-major dans une «université d'été» dans les montagnes de Jijel.«Cette annonce ne concerne que les personnes qui l'ont faite, mais ce qui nous importe, à nous, c'est de savoir si la loi est respectée», estime Abderrezak Makri, président du Mouvement pour la société et la paix.Le même responsable, invité à réagir à l'annonce de Mezrag, a noté en outre que le droit de créer une formation politique ou de faire de la politique doit être garanti pour tous les citoyens ; toutefois, dit-il, le plus intrigant est la déclaration de Mezrag que «l'armée a donné son accord». «Nous demandons toute la transparence à ce sujet. Est-ce que ce parti sera créé avec l'armée ' Est-ce qu'il sera autorisé à activer dans un cadre normal ' Qu'on nous dise tout», déclare Makri.Pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie, le ton est à la dénonciation d'un des aspects de la lutte des clans au pouvoir. «L'annonce de la création d'un parti par une aile terroriste déclarée est une preuve supplémentaire de la déliquescence de l'Etat et de l'irresponsabilité de ceux qui nous gouvernent», estime Athmane Mazouz, secrétaire national à la communication au RCD.Et d'ajouter : «Il est parfaitement établi qu'une telle annonce ne peut obéir qu'à des surenchères claniques agitant des instruments tenus en laisse pour faire peur et peser dans les luttes claniques qui ne cessent de s'aiguiser.»Athmane Mazouz estime qu'il est important de se rappeler les propos de Madani Mezrag assurant qu'il «fait du service après-vente». «Tant que le pays est entre les mains d'un pouvoir illégitime, la page sanglante des années 1990 demeurera ouverte», indique-t-il. M. Mazouz estime que cette annonce n'étonne guère étant donné que Mezrag a été reçu avec les honneurs au siège même de la présidence de la République.Et de conclure : «Dans un pays en plein naufrage avec des institutions illégitimes, un chef d'Etat absent et une économie paralysée, le danger est à nos portes. Les manipulations auxquelles jouent les différents clans mèneront inévitablement au chaos.»


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