Algérie

Instantané : Casbah, le délitement ' Alger : les autres articles



La Journée nationale de La Casbah d'Alger a été célébrée, hier, dans une atmosphère similaire à celle des années précédentes. Sans faste ni pompe. Ni apparat ni manifestation à la hauteur de la médina de Sidi Abderrahmane Etthâalibi. Sans tambour ni trompette sur ses terrasses mornes. A quoi cela rime-t-il lorsque la cité accuse un énorme retard en matière de restauration ' Lorsque quelques voix seulement montent au créneau pour dire leur colère quant à la décrépitude du cadre bâti, notamment le volet traditionnel dans son double aspect, matériel et immatériel ' Quand les pouvoirs publics annoncent l'imminence de sa réhabilitation à travers un programme de sauvegarde qui semble faire du surplace depuis des lustres.
Lorsque des douérate emmurées continuent à faire l'objet de squat. Lorsque le touriste arpente le dédale de la médina de Bologhine Menad Ibn Ziri, non sans enjamber des monticules d'ordures et de gravats, des eaux usées qui ruissellent le long de ses venelles dépavées. Lorsque ses artisans ferment boutique pour laisser place au commerce de la fripe, de la mangeaille et de la delala. Lorsque les nostalgiques convoquent, l'espace d'une qaâda, des bribes de réminiscences, tout en faisant preuve d' impuissance devant la déferlante de pensionnaires insouciants et autres goinfres de mauvais goût.
Lorsque la Fondation Casbah y croit peu, se confinant dans l'organisation ici et là de rencontres pour méditer sur l'état des lieux d'un patrimoine séculaire qui va à vau-l'eau. Lorsqu'on s'échine à perte de salive à revendiquer la restitution du canon Baba Merzoug qui trône sur le port de Brest, au moment où l'on se montre évasif sur les douérate menaçant ruine avant qu'elles ne s'écroulent. Lorsque des maîtres d''uvre, dont bon nombre d'entre eux sont engagés sans qualification en matière de restauration du vieux bâti, font du colmatage. Des opérations antérieures menées dans la cité nous ont édifiés sur «des travaux viciés à la livraison de l'ouvrage», relèvent amèrement des architectes restaurateurs.
Hormis quelques entreprises cotées qui se comptent sur les doigts d'une seule main, dont l'Ecotrabeo qui a fait ses preuves dans le domaine de la restauration d'édifices culturels, l'on est en droit de s'interroger si les dizaines d'intervenants, actuellement à pied d''uvre, sauront honorer le cahier des charges pour la réhabilitation de notre mémoire. Espérons que l'avenir démentira ceux qui ont avancé qu'«il est déjà trop tard». Ce titre qui ne nous rappelle pas moins l'opus de Frédéric François, dans les seventies du siècle dernier.
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