Algérie - A la une


Instantané
Ces deux dernières années, la wilaya s'attelle à une opération liée à la toponymie des voies urbaines, à travers la (re) mise en place des plaques le long des artères baptisées du nom de chouhada et autres personnalités qui ont marqué l'histoire.Une manière de remettre de l'ordre, un tant soit peu, dans la cité dont les rues portent soit des noms écorchés sur des à-plats de plaques gâtées, soit ne portent pas du tout... Une besogne truffée de bourdes et de travers, menée, l'on se rappelle, à l'époque du GGA dont les supports toponymiques nous édifiaient sur des bêtises criantes non sans biaiser un pan de mémoire. La commission de wilaya chargée de cette entreprise s'emmêlait les pinceaux aussi bien dans la transcription des noms (de l'arabe au français) que dans les caractéristiques désignant la valeur spatiale.Elle donnait cette impression de conduire une charge sans se soucier de l'acception du terme censé échoir à la voie. Une rue qui devient boulevard, un boulevard qui se transforme en avenue ou en rue, un passage qui se mue en cours, un rempart ou une rampe qu'on assimile à une allée? En somme, un dédale urbain dont les plaques toponymiques font perdre et le sens et la ? tête. L'impéritie réside quelque part et on semble lésiner sur les moyens de nature à discerner ou faire la différence entre les termes spécifiques de l'espace urbain.La justesse serait que les gestionnaires du territoire ouvrent leurs quinquets et rectifient le tir. Qu'ils ne reconduisent plus les mêmes balourdises. Les exemples sont légion lorsque le quidam sillonne l'espace public de la capitale et remarque la plaque toponymique scellée au coin d'un îlot d'immeubles que le transcripteur traduit gauchement à l'arabe, comme l'avenue (nâhdj) Mourabitine longeant la grande mosquée, alors qu'elle n'est qu'une petite rue (chari'e), parallèle à l'ex-rue de la Marine, qui elle, comble de la bêtise, ne voit aucune plaque toponymique apposée sur ses édifices.Il en est de même pour la rue Aït Moussa Youcef, voie perpendiculaire au boulevard Che Guevara qui devient avenue ou encore le boulevard Emir Khaled converti dernièrement en avenue. L'on s'interroge s'il échappe à la commission qu'un boulevard est une voie de communication reposant sur d'anciens remparts, ce qui est propre pour cet axe routier du front de mer de Bologhine, propice à la promenade. Un boulevard ne saurait être une avenue qui, elle, doit son appellation au verbe ??avenir'' qui, en ancien français, signifie ??arriver''. Par extension, le terme (avenue) désigne donc une large voie rectiligne, bordée d'arbres par laquelle on arrive quelque part, généralement un monument de la ville. La réparation de cette légèreté qu'illustre cette série d'impairs est plus que jamais de mise. Dans le cas contraire, l'on continue à marcher à côté de ses pompes.







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