Algérie - A la une


Instantané
Nous venons d'apprendre que la commune de Sidi Moussa est désignée cité la plus propre de la wilaya d'Alger. L'initiative de ce concours est certes louable à plus d'un titre, surtout lorsqu'on sait que la propreté d'une ville est une preuve de civilisation.Mais il y a loin de la coupe aux lèvres chez nous et nos cités se confondent parfois, n'ayons pas peur de le dire, avec cette impression de champs pilonnés, tant les espaces publics sont par endroits sens dessus dessous, balayés par des écrans de poussière générés par les chantiers qui n'en finissent pas, des vomissements d'égouts sur des trottoirs défoncés, d'excavations parsemant nos routes et de ces monticules d'ordures et de gravats balisant rues, ruelles, venelles et culs-de-sac.Sans nous arroger le droit d'être des rabat-joie, mais la propreté d'un axe principal d'une commune, son aspect clean et son harmonie urbaine sont-ils des critères suffisants pour faire de la commune la cité où il fait bon vivre ' Nos communes font d'Alger la capitale qui figure ces dernières années, faut-il le rappeler, dans le bas du classement parmi 140 mégalopoles du monde, selon une étude réalisée par la société de conseil et analyse, «The Economist Intelligence Unit».Pourquoi des facteurs tels que le système de collecte des déchets, l'aménagement et la praticabilité des espaces publics et des infrastructures publiques, les normes urbanistiques, les pollutions atmosphérique et acoustique, la couverture végétale urbaine, la densité du trafic, pour ne citer que ceux-là, ne sont pas pris en ligne de compte ' Dans ce sillage, la commune de Hammamet, cette bourgade littorale qui, elle, a décroché une place sur le podium, peut-elle s'enorgueillir d'un tel rang lorsqu'on n'ignore pas qu'en dehors de la congestion de la circulation et des rues perpendiculaires truffées de travaux viciés (voir du côté du lieudit Tir aux pigeons), vient se greffer cette lignée de villas de type colonial dont la beauté et l'harmonie ont laissé place à des concrétions architecturales et des surélévations qui amochent le bourg qu'on appelait autrefois les «Bains romains».A l'extrême est de la wilaya, la Marsa, classée deuxième, est loin de rivaliser avec la Marsa, cette cité littorale non loin de Tunis qui n'a rien à envier aux plus belles métropoles européennes en matière de propreté, d'éco responsabilité citoyenne, de transport, d'infrastructures, de services...Ce trio de peloton est, il va sans dire, très loin aussi de la province marocaine, Ifrane en l'occurrence, qui vient d'être élue 2e ville la plus propre au monde au mois de mai dernier, derrière Calgary. Mais contentons-nous de ce concours à l'échelle de nos quartiers.Et contentons-nous aussi de cette initiative qu'il ne serait pas injuste de lui conférer, présentement, le titre de «la cité la moins repoussante» au lieu de «la commune la plus propre». La distinction ne serait que plus juste. Plus appropriée ! Sauf s'il s'agit d'un quiproquo.




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