Algérie - A la une


Instantané
Ces derniers temps, nombre de concitoyens montent au créneau pour dénoncer et faire stopper la hideur urbanistique. Que cela soit dans le lieudit Les sources, à Bir Mourad Raïs, El Biar, Kouba ou le long du front de mer de Bologhine, on voit des immeubles à plusieurs étages poindre au milieu de lotissements de villas, non sans porter un coup à l'environnement du tissu urbain.Ces zones urbanisées où il n'y a que des demeures coquettes datant de l'époque coloniale, réalisées conformément aux normes urbanistiques d'alors, de nouveaux propriétaires n'hésitent pas à démolir des villas acquises des premiers pensionnaires pour y élever, sur un terrain nu, un bâtiment constitué de 40 ou 50 appartements.Certes, il n'est pas interdit au nouvel acquéreur de capitaliser l'assiette foncière aux fins de tirer le maximum de dividendes en cédant au prix fort le logement une fois fini. Comme il est légitime de dresser un gratte-ciel à partir d'une occupation de sol, que le proprio estime petite. Nous pouvons admettre également qu'il a la latitude de centupler la surface d'occupation de sol grâce à la surface bâtie, en multipliant les étages jusqu'à donner le tournis...Mais a-t-il le droit de se mettre en porte-à-faux avec la loi en vigueur, en piétinant les plates bandes de son voisinage immédiat ' La loi n° 90-29 du 1er décembre 1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme est on ne peut plus claire dans son article 6 qui dispose que «dans les parties urbanisées de la commune, la hauteur des constructions ne doit pas être supérieure à la hauteur moyenne des constructions avoisinantes (?)».Plus loin, l'art. 76 de ladite loi énonce qu'«en cas de travaux de construction entrepris en violation grave des dispositions légales et réglementaires en vigueur en la matière, l'autorité administrative peut saisir le juge compétent à l'effet de prononcer selon les voies d'urgence prévues par l'ordonnance n°66-154 du 8 juin 1966 sus-visée l'interruption des travaux».Mais les SOS lancés contre les contrevenants par les riverains possédant des villas réalisées dans des zones d'habitation affectées à des constructions R+1, restent sans écho. «Ni le service d'urbanisme de la municipalité, ni la wilaya déléguée, ni la Pupe ne daignent bouger», tempêtent des citoyens que nous avons rencontrés et dont le grief est resté lettre morte, disent-ils, au niveau de leurs communes, Bologhine et El Biar.Autrement dit, entre les textes et la réalité du terrain, le pied de nez semble être le maître mot du «transgresseur» impuni. Quitte à faire retourner dans sa tombe l'écrivain grec Pausanias, dont la citation : «La loi doit avoir autorité sur les hommes, et non les hommes sur la loi», ne fait plus recette de nos jours.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)