Algérie - MUSIQUE

Inhumé vendredi à Oran: Cheikh Mazouzi n’est plus



Inhumé vendredi à Oran: Cheikh Mazouzi n’est plus
C’est l’une des voix les plus puissantes du raï qui nous a quittés jeudi dernier des suites du Covid-19. Cheikh Mazouzi avait mis fin à sa carrière depuis plusieurs années mais ce pionnier de la musique oranaise demeure dans les mémoires.
De son vrai nom Mohamed Ghalem, Cheikh Mazouzi entame sa carrière dans les années 1980, au moment où le raï commence à sortir progressivement des ambiances confinées des cabarets pour se présenter au grand jour.
Il fait donc partie de la deuxième génération constituée des disciples des cheikhate et chouyoukh du style aroubi et underground.
Reconnaissable à ses sonorités bédouines et ses voix gutturales, ce répertoire a fait le bonheur des mélomanes algériens entre les années 1970 et 1990, grâce notamment à une génération de chanteurs qui ont réussi à moderniser et maintenir vivant un répertoire séculaire (dont Cheikha Rimitti). Cheikh Mazouzi est l’un des enfants de cette école mais il a également introduit de nouvelles influences, lui qui est originaire de Sidi-Bel-Abbès, pour mieux vulgariser le raï et étendre sa popularité chez les plus jeunes.
Généralement associé à Cheb Hasni et Nasro, Mazouzi avait néanmoins une touche singulière qui le distinguait des autres artistes de sa génération. À la fois aroubi et moderne, bédouin et citadin, gasba et synthé, léger et profond, il se mouvait aisément entre les différents styles et les diverses rythmiques du raï.
Parmi ses chansons restées dans la culture populaire jusqu’à ce jour, citons Khalet erjel, Walefha, Hya w kassi, T’fakkart el madi, etc. Ses textes exigeants et ses paroles souvent audacieuses ont créé autour de lui la réputation d’un artiste libre et truculent.
Cheikh Mazouzi décède le jeudi 27 août des suites des complications liées au Covid-19. 15 jours plus tôt, son fils succombait également à cette même maladie.
Le chanteur, âgé à peine de 65 ans, a été inhumé hier à Oran. Comme lui, la scène artistique algérienne a perdu plusieurs noms illustres emportés par la pandémie.
Le chanteur chaâbi Abderrahmane Yamouni, le comédien Saïd Hilmi, le metteur en scène et dramaturge Hassan Assous, le chanteur kabyle Mhenna Ouzaid, le chercheur universitaire et critique littéraire Hadj Miliani, l’activiste culturel Samir Arkam, etc. figurent parmi les victimes du virus mortel.
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