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Infraction ritualisée


Infraction ritualisée
Infraction. Les Algériens ont été obligés à courir derrière des produits de première nécessité suite à la suspension de l'activité commerçante dans nos villes durant les journées de fête de l'Aïd, voire même au-delà de la durée de la célébration. Au grand dam du consommateur, l'attitude tend à s'inscrire dans la durée. Pour devenir une infraction ritualisée !En baissant le rideau de leurs locaux trois jours avant l'Aïd et trois journées ensuite, les commerçants, particulièrement ceux des grandes cités, ont imposé à leurs clients un rythme qui n'est pas sans provoquer des soucis supplémentaires à ces derniers. Les Algériens sont ainsi passés d'un service qui laisse nettement à désirer, compte tenu de sa qualité, au comportement à la limite de l'incivilité dont les auteurs sont parfois des commerçants âpres au gain, des margoulins qui accordent peu de considération à leur clientèle. Ce mépris vis-à-vis du client, exprimé de manière cyclique, à l'occasion des fêtes nationales ou religieuses, résulte de cette indisponibilité du petit commerçant du coin à respecter ses devoirs, à assumer ses engagements.Car c'est de ça qu'il s'agit : l'activité commerçante ne se réduit pas à une affaire de prix en perpétuel surenchérissement. C'est avant tout une question de devoir. D'engagement citoyen et de sens du bien commun. Et, aussi, de service rendu à la collectivité. Le boulanger, le pharmacien, l'épicier, le mécanicien, et bien d'autres, sont tenus par la morale et, en principe, par la loi, de se mettre à la disposition permanente du client qui est consommateur et contribuable. Il est incompréhensible, inadmissible même, de voir des commerçants baisser le rideau alors que la demande croissante ne fait jamais relâche les jours de fête.C'est l'évidence même de la vie. Il est clair que le commerçant aspire à quelque repos et guette donc la moindre occasion pour s'attribuer des journées de repos. Le client, qui n'a jamais été «roi» dans notre beau pays, ne peut rien devant cette «réglementation», devenue une règle de droit coutumier, et que ne stipule aucun registre du commerce. Faire comprendre au commerçant qu'il a, par définition, des devoirs à l'endroit du client est du ressort du ministère du Commerce, tenu d'imposer un service au bénéfice des citoyens consommateurs. Les horaires d'ouverture et de fermeture des prestataires, les jours de repos et de fête, doivent être adaptés au mouvement de la demande en ces jours particuliers.Aujourd'hui, nos villes donnent, hélas, le contre-modèle de ce que devrait être une cité où il ferait bon vivre, séjourner, transiter et s'approvisionner tous les jours de l'année, aux heures diurnes et nocturnes.A. Y.




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