Algérie

Inflation à El Tarf



Il y a le ciel, le soleil, la mer et? pénurie de sable Les prix ne baissent pas et la rentrée est déjà là montront le bout de son nez. Après les prix des fruits et légumes qui se sont envolés, avant même le début de la saison estivale, et les produits de première nécessité comme l?huile et le lait, le poisson s?est fait rare pendant les vacances, très rare au point où la sardine s?est pratiquement vendue sous le manteau. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, on a fini par se rabattre sur le poisson congelé à El Kala. Encore un mythe, qu?on pensait inébranlable, qui s?effondre après celui de « El Kala, la cité du corail ». Ensuite c?est le carburant qui a fait défaut. Les stations de la région, celles d?El Kala et Oum Teboul en particulier, ne pouvaient plus répondre à la demande composée en majorité de vacanciers à destination de la Tunisie, qui par économie de devises, font un dernier plein avant de quitter le territoire national. Mais on compte aussi et, de plus en plus, des ressortissants tunisiens frontaliers qui viennent s?approvisionner en carburant en Algérie, notamment les véhicules de transport de voyageurs. « Nous leur interdisons les jerricans dès à présent pour ne pas tomber dans la même situation rencontrée à la frontière Ouest », précise un douanier, qui nous montre la collection de bidons en plastique confisquée. Par ailleurs, et pour la première fois depuis longtemps, il n?y a pas eu de coupure d?eau. Pas une seule. Une prouesse par les temps qui courent. Par contre, ce qui a fait grincer les dents, c?est la hausse jamais égalée des matériaux de construction. Le sac de ciment a dépassé la barre psychologique des 500 DA, le rond à béton a doublé de prix, et le sable est devenu une denrée rare, avec les opérations coup de poing menées par la gendarmerie et les services forestiers contre la mafia du sable. Ce qui n?a pas été au fond une si mauvaise chose, puisque cela a pu mettre fin à ce ballet nocturne des tracteurs à remorque, qui, en allant prendre le sable dans les dunes à proximité de la ville, ne se gênaient pas pour traverser de nuit les cités endormies dans un épouvantable fracas métallique. Nous avons pu ainsi compter 35 passages entre 1h00 et 3h00. Le sable, par contre, c?est une autre histoire : pendant quelques semaines, l?ouverture du gisement de sable de Berihane, sur la route de Annaba, appelé à tort « la sablière », a permis de « desserrer l?étau » des prix sur ce produit ; Le camion de 5 tonnes, qui se négociait autour de 12 000 DA, a progressivement baissé pour atteindre 4000 DA. Une bouffée d?oxygène pour les constructeurs de toute la région du nord-est. Le long du gisement, au bord du CW 109, (un des inconvénients est que cela ralentit la circulation et la rend dangereuse à cet endroit), on pouvait compter une centaine de camions qui attendaient leur tour dès l?aube. Et puis sans crier gare, on a fermé le gisement. Ce n?est pas du sable volé sur la plage, mais un gisement minier en bonne et due forme, que son exploitant a obtenu au terme d?un avis d?appel et par soumission cachetée, comme cela a encore été réédité récemment par le ministère de l?industrie et de l?énergie pour d?autres sites miniers à travers le territoire national. L?exploitant, qui a eu maille à partir avec l?ancien wali d?El Tarf, et qui a dénoncé les agissements de ce dernier précisément pour ce gisement, nous a déclaré que la fermeture de la mine de sable de Berihane fait suite à une décision de l?Agence nationale de la géologie et du contrôle minier (l?ANGCM), qui a émis des réserves sur l?exploitation. « Procédure parfaitement normale et justifiée, reconnaît-il, mais nous avons immédiatement entrepris les travaux et les investissements pour lever ces réserves, et nous attendons depuis plusieurs semaines l?autorisation de réouverture ». Il ajoutera qu? « en plus de soulager les pouvoirs publics et les citoyens de l?épineux problème du sable de construction, nous avons créé 100 emplois dans la commune de Berihane ». Cette dernière compte parmi celle de la wilaya où le taux de chômage est resté au-dessus de 30%.



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