Industrie pharmaceutique: La production locale de médicaments contre le cancer sur de bons rails

Les pouvoirs publics Å“uvrent à améliorer la prise en charge des patients atteints du cancer, avec un accent sur la production locale des médicaments destinés à l'oncologie. Et ce, dans l'optique de réduire la dépendance aux importations et à rendre ces traitements plus accessibles.

Des efforts sont également consentis pour améliorer le traitement du cancer, notamment en augmentant le nombre d'accélérateurs et des centres de chimiothérapies.

En matière de production locale des traitements anti-cancer, le groupe Saidal a déjà entamé la fabrication d'un médicament innovant destiné au traitement de certains types de cancer, commercialisé depuis le début de l'année en cours via la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). C'est ce qu'a annoncé, jeudi dernier, le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, à l'issue de la cérémonie d'installation d'un groupe de travail conjoint entre son ministère et le CREA. Ce groupe de travail vise à lever les contraintes entravant les investisseurs et à les accompagner dans la concrétisation de leurs projets.

M. Kouidri a précisé que le Groupe Saidal a réussi à produire localement le ‘Pembrolizumab Saidal', un médicament particulièrement coûteux sur les marchés mondiaux, ajoutant que 22.000 doses ont déjà été commercialisées via la PCH.

Et d'ajouter que «Saidal» Å“uvre également au développement de nouveaux médicaments anticancéreux, qui viendront s'ajouter aux 24 médicaments déjà disponibles, soulignant que six nouveaux projets de production de ce type de médicaments seront lancés prochainement, en plus des quatre entreprises déjà actives dans ce domaine.

De son côté, le consultant scientifique au sein du Groupe Saidal, Mourad Belkhelfa a indiqué dans une déclaration à l'APS que la production locale de ce médicament a été réalisée en partenariat avec un opérateur étranger spécialisé dans les médicaments anticancéreux, relevant que ce médicament est destiné au traitement de plusieurs types de cancer, notamment ceux du poumon, du sein et de la peau.

Il a précisé que l'opération de production locale du médicament se déroule «par étapes» au sein de l'unité Saidal de Constantine, en attendant l'achèvement du transfert de technologie par le partenaire étranger avant la fin de l'année 2025. M. Belkhelfa a mis en avant que le groupe prendra en charge la réalisation des examens cliniques nécessaires avant la prescription du médicament aux patients, afin de garantir l'efficacité du traitement.

La politique visant le développement de la production nationale des produits d'oncologie s'avère nécessaire, notamment quand on sait que «50 % du budget de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) ont été consacrés à l'acquisition de médicaments spécifiques pour les patients atteints du cancer». C'est ce qu'a affirmé le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, lors de la tenue, au début du mois de mai dernier, des assises nationales contre le cancer.

M. Saihi avait également affirmé que «25 milliards de dinars supplémentaires ont été alloués pour équiper les infrastructures médicales spécialisées en radiothérapie».

Le ministre de la Santé a affirmé, jeudi dernier, lors d'une séance plénière de questions orales au Conseil de la nation, que «dans le cadre du budget alloué à l'ouverture de centres de chimiothérapie, le secteur fera l'acquisition de 29 nouveaux accélérateurs à particules pour atteindre 88 équipements de ce type, d'ici la fin de l'année en cours», ajoutant que «plus de 256 centres de chimiothérapie seront également ouverts».

A noter que la question des accélérateurs a été sérieusement posée par les intervenants, lors des dernières assises.

Le Pr Sid Ahmed Ould Arbi, Chef de service Urologie du CHU de Blida avait souligné, lors de son passage à la Chaîne 3, à l'issue de la tenue de ces assises qu'en dépit de gros efforts consentis le problème de la radiothérapie et des accélérateurs demeure posé.