Industrie pharmaceutique

L'industrie pharmaceutique en Algérie a bénéficié ces dernières années de plusieurs projets d'investissement dans le secteur public tout comme dans le privé. Le pays ambitionne de porter la part de la production locale à 70% des besoins du marché, contre 30% actuellement, et réduire la facture des importations estimée actuellement à quelque 2,5 milliards de dollars. L'un de ces projets phares, qui vient d'être matérialisé, est le pôle biotechnologique de Sidi Abdellah (Alger) dédié aux biotechnologies et aux industriespharmaceutiques. Un protocole d'accord a été signé la semaine dernière entre l'Algérie et les Etats-Unispermettant ainsi au pays de réaliser sur son sol la4e structure du genre dans le monde après celles de Boston pour l'Amérique du Nord, de Singapour pour l'Asie et d'Irlande pour l'Europe.L'accord a été signé en marge de la conférence-exposition mondiale annuelle «BIO International Convention», qui se tient du 23 au 26 juin à San Diego.Cet investissement, dont le processus de création a été entamé en 2011, offrira également à toute la région une opportunité de reconfigurer le schéma desinvestissements et de donner un nouveau souffle à la recherche dans le domaine. Le président du Conseil d'affaires algéro-américain (Uabc), Smaïl Chikhoune, avait même indiqué que cette future structure pourra capter des investissements de 12 milliards de dollars à l'horizon 2020, soit 10% de l'investissement dédié aux pôles technologiques dans le monde. Parallèlement à cet investissement, une pléiade de projets dans le secteur est également programmée à Sidi Abdellah. Une partie est en cours de travaux. Il s'agit de 42 projets d'investissement dans le domaine de la santé et de l'industrie pharmaceutique, dont les cahiers de charges ont été validés par l'entreprise de la nouvelle ville il y a quelques mois. Une superficie de plus de 52 hectares, à l'entrée est de la ville, leur a été réservée sur un total de 148 autres destinés à devenir un pôle d'excellence spécialisé dans l'industrie pharmaceutique et la biotechnologie. La réalisation de ces projets est confiée à 36 entreprises privées et 6 publiques. Parmi les laboratoires présents et concernés par ces réalisations, l'on peut citer la société française Sanofi Aventis, des sociétés jordaniennes MPI, Sigmamed, Mid Pharma et des sociétés algériennes, Remed et Pac Pharma. D'autres projets ont été déjà finalisés tels que celui des sociétés saoudienne El Kendi, jordanienne Al Dar al Arabiya et algériennes Wafa File et Ceva Laval. La ville de Sidi Abdallah, qui reçoit ces investissements, ambitionne de devenir un pôle pionnier à l'échelle régionale et créer 5 100 emplois. Le Groupe public Saidal s'est également impliqué dans le développement de l'industrie pharmaceutique en mettant au point un plan de développement prometteur. Selon son P-dg, M. Derkaoui Boumediene, trois nouvelles usines de production du médicament générique entreront en production au premier semestre de 2015. Elles sont actuellement en chantier à Constantine, à El Harrach (Alger) et à Cherchell (Tipasa). La position du groupe sur le marché, actuellement de l'ordre de 4,5 à 5 %, passera à 10% alors que le volume évoluera de 15 à 30%, selon le même responsable. Le patron de Saidal, énumère aussi un autre défi pour le Groupe public qui est la formation. Mais, globalement, selon les estimations des professionnels, les infrastructures de production pharmaceutique sont passées de 44 unités entre 2006, à près de 100 unités en 2012, de taille et technologie variable et la part de la production nationale de médicaments est passée de 27% en 2008 à près de 38% en 2011. Le marché national est estimé à plus de 2,5 milliards de dollars, dont 1,85 milliard de dollars d'importation et le reste de production locale, dont 84% reviennent au secteur privé et 16% au public. Son taux d'accroissement s'élève annuellement à 10%, selon un rapport sectoriel sur l'industrie pharmaceutique et il devait atteindre les 3 milliards de dollars à fin 2013.S. B.