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Industrie militaire française



Industrie militaire française
L'avion de chasse français Rafale a pris en 2015 un envol inattendu et risque de voler encore sous d'autres cieux. Ainsi, après l'Egypte d'Al Sissi, qui a commandé 24 appareils au début de l'année, c'est au tour de l'émirat du Qatar de se porter acquéreur de 24 autres pour 6 milliards de dollars.C'est l'émir Tammim Ben Hamed en personne qui a décroché son téléphone pour informer François Hollande de cette nouvelle. Sans trop tarder, le président français s'est rendu hier à Doha, en passant par Riyad, pour parapher le contrat, en compagnie de son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et de responsables de Dassault Industrie.Pourtant, l'avion de chasse français, connu pour être bourré de technologie et performant, avait, depuis des années, du plomb dans l'aile. Il avait du mal à trouver acheteur, si ce n'est l'armée française elle-même, engagée à acquérir chaque année 11 appareils. Cette période de disette est désormais révolue. Car en plus de l'Egypte et du Qatar, d'autres pays semblent intéressés par cet avion de chasse.A l'image de l'Inde qui souhaite acquérir 36 appareils, la Malaisie, mais aussi l'Arabie Saoudite qui se détourne de plus en plus des Etats-Unis, son fournisseur traditionnel.Rafale, la dynamique de succèsPour les dirigeants, ces commandes sont une aubaine pour l'entreprise Dassault Aviation. Elles vont non seulement lui permettre de continuer à tourner à plein régime avec ses 7000 employés, mais aussi donner du travail à près de 400 sous-traitants, qui travaillent directement ou indirectement avec Dassault Industrie. Et si toutes les commandes se confirment, ce seront plus de 80 appareils qui seront vendus en 2015, ce qui est tout simplement historique pour un appareil boudé par tout le monde à cause de sa complexité, sa cherté et surtout sa technologie. Le président français a rapidement salué ce «nouveau succès à l'exportation» du fleuron de l'armée de l'air française.De son côté, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a estimé que «le Rafale est entré dans une dynamique de succès», assurant que des négociations avancées avec l'Inde pourraient conduire prochainement à la signature d'un autre contrat. Doha- Paris, un rapprochement stratégique Mais au-delà de ce succès de la «diplomatie économique» chère à Laurent Fabius, c'est un virage à 180 degrés que Paris a opéré en vendant ses Rafales au Qatar. Après avoir critiqué les positions de ce pays, allant même jusqu'à l'accuser indirectement de financer les groupes terroristes en Syrie, en Libye et en Irak, le président Hollande n'a pas résisté au son des pétrodollars pour renflouer les caisses vides de l'Etat français. Tout le monde se souvient de ses mots, disant que «la France doit rééquilibrer sa politique vis-à-vis des pays du Golfe et ne pas faire du Qatar le seul partenaire favori dans cette région du monde comme au temps de Nicolas Sarkozy». Il avait d'ailleurs effectué une visite-éclair dans ce émirat. Pour le Qatar, il s'agit surtout de remercier la France pour ses prises de position «fermes» contre, à la fois, le régime de Bachar Al Assad, que Doha combat avec tous les moyens dont elle dispose, et le régime iranien, accusé de menacer directement la stabilité de ces petites monarchies du Golfe.Alors que les Etats-Unis ont plus ou moins tourné le dos à Riyad en espérant un accord historique avec l'Iran au sujet de son programme nucléaire, les pays du Golfe prennent les devants et opèrent un rapprochement stratégique avec la France, qui demeure le principal opposant à l'accord entre Téhéran et les 5+1 (USA, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine). S'agit-il donc d'une embellie passagère ou durable ' Le temps nous le dira?


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