Algérie - A la une


Incurie et gabegie
Dans un vide politique rempli de luttes intestines, les protagonistes qui occupent le terrain s'affrontent sans retenue, se regardent et pensent chacun pouvoir récupérer à son profit le moindre faux pas du pouvoir. On n'en revient pas. On se doute donc bien que le procès continu contre le pouvoir, contre le programme présidentiel n'est que la proverbiale d'une opposition trop brillante et qui se voit agir en toute liberté sans qu'il y est un répondant crédible de l'autre côté? Echaudée par le silence des partis se disant du soutien au président, l'opposition est désormais impitoyable.Et progressivement s'installe, au sein de l'arène politique nationale, l'anarchie des coups bas et de débordement systématique des activités politiciennes et même des compétences, qui n'auraient en fin de compte d'égales que l'incurie et la gabegie à tous les niveaux de ce paysage politique. Querellés intestines, transgression systématique et à bon escient des compétences, érosion de l'autorité de l'Etat en ce qui concerne ces débordements, telles sont les marques de la dégénérescence de la classe politique qui n'échappent pas, tant s'en faut, à l'observation médusée des Algériens du pays profond et, vraisemblablement, les poussent à exiger du gouvernement, des démocrates nationalistes à agir ensemble pour mettre fin à cette fâcheuse tendance. En effet, l'objectif d'une réelle démocratie se fait plus illusoire que jamais. A vrai dire, cette tendance eut même pour conséquence de brouiller les cartes de toute la société.Les incessants appels lancés par le président pour un dialogue constructif, destinés à ressouder la démocratie, une fois rejetée par une partie de l'opposition, qui a choisi la voie de l'adversité, demeurent toujours d'actualité en vue de dépasser ce fort tourbillon qui risque de provoquer de très graves lézardes et d'alourdir davantage le processus démocratique lui-même et rendre donc encore plus difficile toute coordination et cohésion. Le bilan du dialogue et de la concertation entre le pouvoir et l'opposition est en somme négatif, plus encore que l'analyse ci-dessus ne laisse entendre, car en polarisant le conflit autour d'une élection présidentielle anticipée, l'opposition persiste dans son coup d'envoi de l'affrontement. Il existe, de fait, une divergence d'intérêts politiques suffisamment nette pour favoriser l'éclatement spontané de tout l'édifice républicain.Avec cette exigence, l'opposition veut apparaitre surtout comme un " élève " de l'ex-FIS des années 90 et aujourd'hui des " Frères musulmans ". On le constate, d'abord, aux slogans contenus dans les discours du moment. Ce sont très exactement ceux d'hier mélangés à ceux récupérés de la place " Tahrir " du Caire. L'opposition ne sort plus de ce champ, de ce discours. D'aucuns cherchent à faire revenir la société algérienne au temps des heures sombres. Autour d'elle se forment des rancunes, des haines " recuites ". Et voici encore une fois, le politique enveloppé dans le tragique manteau de la fatalité et de ses malédictions. La fatalité n'a jamais été bonne fille avec les politiques algériens. Elle est l'excuse des hommes sans volonté, sans crédibilité. Pour certains, l'espace qu'ils veulent occuper se réduit comme peau de chagrin. La fatalité leste de plomb la montgolfière dans laquelle l'opposition voulait s'envoler pour dominer les échauffourées politiciennes. La voici clouée au sol et contrainte de se demander, comme le roi Lear, quand et comment elle devra céder son royaume.




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