Algérie - A la une

Incertitude sur les cours de l'or noir


L'euphorie suscitée par la reprise des cours du pétrole, ces derniers mois, risque d'être de courte durée, compte tenu des prévisions à la baisse de la demande pétrolière mondiale et des sanctions américaines contre l'Iran. Dans son rapport mensuel sur le pétrole rendu public hier, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a douché les espoirs des Etats pétroliers en prédisant que la demande de pétrole va chuter de 90 000 barils/jour (b/j) en 2019.Evidemment, une demande qui se contracte va exercer un nouvel effet baissier sur les prix du brut a fortiori dans un contexte tendu, avec la montée de la tension entre Washington et Téhéran et le sabotage mystérieux de quatre navires au large des Emirats arabes unis. L'AIE a expliqué les raisons pour lesquelles la demande va diminuer, au cours de cette année, soulignant ainsi que des pays aussi variés que le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, le Japon ou le Nigeria ont, au plan économique, un premier trimestre "plus faible que prévu". Dans ces pays, la performance était moins bonne, l'activité économique avait ralenti, faisant appel à moins de barils pétrole. Cette situation va-t-elle durer ' L'AIE ne présage pas d'une faiblesse structurelle de la demande. L'agence se montre en tout cas confiante en ce qui concerne l'évolution immédiate des marchés, assurant qu'il n'y avait pas de perturbation de la fourniture de pétrole et que les cours évoluent peu, se félicitant que les marchés pétroliers restent "calmes" et que l'offre ne soit pas perturbée. Si elle ne l'est pas, c'est en partie lié au fait que certains pays producteurs, y compris au sein de l'Opep, surproduisent à volonté, inondant les marchés. Elle rappelle pourtant les inquiétudes autour de l'offre, alimentées par de nombreuses tensions géopolitiques en Libye, en Iran, au Venezuela et, plus récemment, de mystérieuses attaques contre des navires dans le Golfe et des installations pétrolières en Arabie saoudite.
Des attaques de drones revendiquées par les rebelles yéménites houthis, ont, en effet, provoqué la fermeture d'un oléoduc majeur mardi dernier en Arabie saoudite, faisant monter d'un cran les tensions dans le Golfe deux jours après la dégradation mystérieuse de navires au large des Emirats arabes unis. En dépit du contexte géopolitique difficile et d'autres problèmes d'offre, les cours principaux ont peu évolué depuis un mois, s'établissant juste au-dessus de 70 dollars le baril de Brent. L'AIE est rassurée de voir que les problèmes posés par les incertitudes sur l'offre sont bien gérés et nous espérons que les grands acteurs continueront à assurer la stabilité du marché, écrit-elle dans son rapport. Elle compte ainsi sur la bonne volonté de certains pays producteurs, comme l'Arabie saoudite, pour alimenter le marché et remplacer graduellement les barils iraniens qui ne pourront plus être exportés en raison des sanctions américaines récemment renforcées.

Youcef Salami


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)