Algérie - Revue de Presse

INCENDIE À LA MOSQUÉE DE MEFTAH



L??uvre d?individus cagoulés Dans le temps, on s?exclamait pour se défendre : « Ouech, je n?ai pas brûlé de mosquées ! » Dans la nuit de mardi à mercredi derniers, cette barrière psychologique a été franchie, aux yeux des habitants de Meftah, localité de la wilaya de Blida. La mosquée centrale de Meftah a fait l?objet d?un acte de vandalisme inédit que les riverains, sonnés, ont du mal à s?expliquer. Rassemblés hier pour la prière du vendredi, les fidèles ont écouté deux prêches incendiaires consacrés à une diatribe bien inspirée. Du haut de son minbar, l?imam a voué les auteurs de l?incursion, qui a failli mettre la mosquée en cendres, aux gémonies. Il a récité la sourate de L?Eléphant. « Même durant les années de braise, jamais la mosquée n?a été attaquée de la sorte », s?écriait l?imam Sahnoun Nemmar, qui y officie depuis 1994. En 1996, ce lieu de culte a été pourtant dévalisé, couvertures et tapis emportés. L?acte a été attribué à une bande terroriste. Mais dans la nuit de mardi à mercredi, l?intention des auteurs de l?effraction de la mosquée centrale de Meftah était autre qu?une simple opération de ravitaillement. Tout semble avoir été mis en ?uvre pour exacerber le sentiment d?une violation du caractère sacré de ce lieu de culte. Les livres saints ont été rassemblés dans le coin de la mosquée où le feu a été déclenché. Les fils des microphones servant à l?appel à la prière ont été arrachés. El haress, le gardien de la mosquée, n?était curieusement pas en service ce soir-là. Ce sont les voisins qui ont donné l?alerte aux environs de 3h du matin. Ils ont commencé la lutte contre les flammes avant l?arrivée de la Protection civile. Un jeune garçon a rapporté avoir observé la présence de trois individus cagoulés sur les lieux. Un témoignage confirmé par l?imam dans le rapport qu?il a adressé à sa tutelle. Selon ce document, le voisinage a toutefois refusé de s?adresser au poste de police mitoyen pour apporter sa collaboration à l?enquête. Le jeune témoin aurait été éloigné de son domicile, a indiqué un fidèle. Rencontré, l?imam a nié, en présence du président du comité de la mosquée, que des luttes pour l?imamat puissent être à l?origine de cet acte. Il s?est refusé également à accuser une quelconque partie. L?imam, dans son rapport, indique que plusieurs effets de la mosquée ont été disposés dans la cour. Les assaillants « cagoulés » avaient, selon lui, l?intention de les emporter. S?agit-il pour autant d?un cambriolage qui a tourné court ? Les responsables de la mosquée n?ont pas porté plainte.



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)