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Immigration clandestine, pillage et contrebande


Immigration clandestine, pillage et contrebande
Les opérations d'immigration clandestine se sont multipliées ces dernières semaines dans différentes régions côtières de l'Est du pays.Et même si depuis quelques jours, la situation s'est quelque peu tassée pour cause de mer agitée, les candidats à ce départ à haut risque sont nombreux à attendre leur tour. Tant et si bien, que de 80 000 DA la traversée pour chaque personne, le prix a dépassé les120 000 DA. De par leur proximité avec celles de la Sardaigne (Italie) donc des pays de l'Europe, les régions côtières de l'Est du pays (Annaba/Tarf) sont très sollicitées. C'est de là que partent des dizaines de barques de fortune chargées de jeunes à destination de la Sardaigne. Ces dernières semaines, les garde-côtes d'Annaba se sont faits l'écho de nombreuses tentatives de ce type. Mais il n'y a pas que l'immigration clandestine. Le pillage de nos côtes est une autre activité à laquelle les braconniers s'adonnent en toute impunité. Ils ne se cachent plus pour détruire systématiquement les zones poissonneuses. Ils le font au vu et su de tout le monde y compris durant la période d'interdiction programmée annuellement de mai à août parce que propice à la reconstitution des ressources animales. Selon nos sources, le pillage s'opère tout le long de nos 1 200 km de côte. Il ne semble pas inquiéter, outre mesure, les autorités concernées. A l'Est du pays notamment où, l'on réagit mollement à la vue des dizaines d'embarcations qui défilent ou mouillent apparemment sans raison à quelques miles des ports ou à l'intérieur même de ses infrastructures. «Qui oserait contrôler et encore moins interpeller les propriétaires de ces chalutiers. Pourtant, ils ne se cachent pas pour commettre leurs méfaits liés au trafic de drogue, de corail et pêche illicite du poisson», révèle un patron pêcheur. Les trafiquants de corail ne sont pas en reste. Ce que confirment du reste les opérations de démantèlement réalisées l'une après l'autre. Elles impliquent que les moyens de lutte contre ce fléau sont insuffisants. La bande des «9 trafiquants » démantelée ce dernier mercredi à la cité Seybouse donne une idée précise des moyens qu'utilisent les trafiquants pour s'adonner à leurs activités néfastes. Cette bande disposait de moyens hautement sophistiqués de communication, détection, prospection des fonds et de plongée. Mieux, les malfrats interpellés ont été entraînés pour animer le trafic de corail. Nombreuses sont les activités illicites auxquelles s'adonnent les membres du réseau en question. En fait, le corail n'est pas la seule matière de contrebande sur laquelle ils opèrent terre, air, mer, des frontières Est à celles de l'Ouest. Produits de la mer, poisson et corail, carburant, trafic d'armes, de devises et de drogues, les criminels ne lâchent rien. Activant de jour et de nuit, forts dans le domaine du renseignement grâce aux sources dont ils semblent disposer, ils se sont constitués en cartel. Ils opèrent de Tarf à Tlemcen et partout où cela s'avère nécessaire grâce à différents réseaux de contrebandiers et de trafiquants implantés en Algérie, Tunisie, Maroc et jusqu'en Libye. Commettre des crimes ne les répugne pas. Cela a été le cas, il y a quelques mois à Echât (Tarf) aux frontières Est du pays. Ils ont tué un des leurs, handicapé de son état, suspecté être un agent infiltré des services de sécurité. Annaba semble être la plaque tournante d'où ils animent, organisent et alimentent leurs activités nocives. C'est aussi à partir des quartiers dont les populations sont confrontées aux problèmes sociaux, qu'ils procèdent au recrutement des dealers et des «mules». Le pillage de nos côtes, le trafic de drogue et de corail, l'immigration clandestine sont devenus un quotidien. Le manque de surveillance dans le suivi des opérations en mer révèle l'impuissance des structures en charge de la sécurité de nos frontières maritimes. Ce petit monde somnole dans des bureaux occupés par des baronnies dirigées par des chefs sélectionnés en fonction de leur ancienneté, incompétence et immobilisme et non en fonction de leur compétence. Chaque jour au nez et à la barbe des structures chargées du contrôle des activités maritimes et de la pêche, période d'interdiction ou pas, d'importantes quantités de poissons font l'objet de transactions. Celles-ci ne se font plus en haute mer. Mais sur les quais à l'heure où d'autres dorment profondément. Ces transactions concernent des produits de la mer (poissons bleus, blancs, fruits de mer...) pêchés dans les zones protégées. Transaction également mais cette fois-ci avec les Tunisiens sur le carburant, les Marocains en ce qui concerne la drogue et les propriétaires d'embarcations pour ce qui est de l'immigration clandestine à destination de l'île italienne de Lampedusa où, contre paiement, ils sont transportés par la mafia sicilienne vers le continent.
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